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puce Est-ce que j'ai une gueule d'Arletty ?
Théâtre du Petit Montparnasse  (Paris)  février 2020

Spectacle musical d'Eric Bu et Elodie Menant, mise en scène de Johanna Boyé, avec Céline Espérin, Elodie Menant, Marc Pistolesi et Cédric Revollon.

Pour conter sous forme de revue musicale la vie d'Arletty, Eric Bu et Elodie Menant qui, par ailleurs, joue le rôle de la comédienne, ne manquaient pas de matière !

En effet, la vie de Léonie Bathiat, née à Courbevoie en 1898, a de quoi nourrir plusieurs biopics. On sait qu'un téléfilm, "Arletty, une passion coupable" s'était attaché à la période "délicate" de la vie de l'actrice, celle où elle vivait un grand amour avec un officier allemand occupant la France. C'était Laetitia Casta qui avait revêtu les traits d'Arletty.

Elodie Menant et Eric Bu, lui-même cinéaste dont on avait apprécié il y a quelques années "L'homme flottant", traitent aussi des années noires de la vedette des films de Carné-Prévert, mais ils ont préféré raconter toute sa vie. Manque peut-être simplement l'épisode où elle est modèle de Van Dongen et de Kissling, ce qui donnera, entre autres, un magnifique nu et de très beaux dessins.

Car la petite fille gouailleuse de Courbevoie, à la voix ironiquement fluette et au physique de garçon manqué qui fabriqua des obus pendant la guerre, va se transformer en femme libre amie des plus grands artistes, de Colette à Louis-Ferdinand Céline. Contrairement à beaucoup de ses collègues têtes d'affiche, elle ne sera pas qu'une beauté éphémère du septième art mais une authentique intellectuelle.

Derrière la star populaire, qui dira les mots de Prévert et de Jeanson, chantera de belles ritournelles comme "Aimer", il y a une femme qui va traverser tout le siècle, vivre de vraies épreuves sans perdre de sa superbe et de son esprit qu'on retrouve dans ses réparties célèbres.

"Est-ce que j'ai une gueule d'Arletty ?" réussit le tour de force d'évoquer celle qui a vécu presque un siècle (94 ans) avec simplement quatre acteurs. La mise en scène de Johanna Boyé déploie mille astuces, aidé par le décor unique d'Olivier Prost, pour que les trois partenaires d'Elodie Menant se transforment vite au gré des événements.

Ainsi Céline Esperin jouera sa mère, Colette, Josée Laval... pendant que Marc Pistolesi et Cédric Revollon prendront les traits du père d’Arletty de Paul Poiret, de Marcel Carné, de Michel Simon, de Louis Jouvet, de Pierre Laval, de Hans Jurgen Soering, Louis-Ferdinand Céline, etc...

Seul ne sera pas représenté Sacha Guitry pourtant grand ami d'Arletty. Sans doute, aurait-il fallu un tableau entier pour en parler et, on le redit, les auteurs et la metteuse en scène ont voulu un spectacle enlevé. C'est aussi pour cela que les chansons ne sont pas entièrement chantées et que les excellentes chorégraphies de Johan Nus ne donnent qu'un aperçu des qualités de danseurs de tous les comédiens, à commencer par Elodie Menant.

On est constamment sous le charme de cette dernière, qui porte le spectacle du début à la fin. Elle n'a pas cherché à retrouver la voix si caractéristique d'Arletty, mais a réussi à rendre crédible un accent parigot qui aujourd'hui a disparu à l'instar des moineaux parisiens. On la félicitera d'avoir réussi avec succès la reprise de la fameuse tirade "atmosphère, atmosphère" écrite par Henri Jeanson pour le film "Hôtel du Nord" de Marcel Carné.

Comme le spectacle n'élude pas la question de l'attitude d'Arletty pendant l'Occupation, avec une scène d'interrogatoire parmi les meilleures de la revue, on peut estimer que "Est-ce que j'ai une gueule d'Arletty ?" traite très bien son sujet.

On ne dira pas qu'il permet de ressusciter un personnage puisqu'Arletty a la chance d'être dans "Les Enfants du Paradis", élu en permanence comme le plus grand film français de tous les temps et qu'on pourra voir et revoir tant qu'on projettera des films.

Non, il permet de la remettre à sa juste place, parmi les plus grandes personnalités françaises du siècle passé.

 

Philippe Person         
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Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

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"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
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"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

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"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
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Du cinéma avec :

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"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

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"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
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"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

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