Voilà un auteur que je ne connaissais pas et dont je n’ai pas la moindre excuse puisqu’il a déjà écrit plus d’une vingtaine d’ouvrages. Son nom ? Denis Jeambar, écrivain et journaliste, il a été à la tête de la rédaction du Point, président d’Europe 1 mais aussi président et directeur de la rédaction de l’Express. Son dernier ouvrage, celui qui me permet de le découvrir, Et Mara ferma les yeux, est son septième roman.
Ce roman est le roman d’une vengeance. Cette vengeance est au cœur de la vie de Mara, une jeune avocate de 29 ans, brillante dans son activité, qui croit ardemment en la justice. Lors d’un procès mémorable, elle défend une femme musulmane qui a tué son mari, un homme d’une extrême violence pratiquant l’Islam radical. Une question se pose lors de ce procès : que peut la justice face au terrorisme ? Le verdict tombé, Mara va tout perdre. Dès lors, elle va renoncer au droit, pour choisir celle du talion. Œil pour œil, dent pour dent. La vengeance va s’ancrer en elle et la violence qui va avec aussi.
La qualité de l’ouvrage repose sur ce personnage de Mara construit par l’auteur. Femme de lois, représentante de la présomption d’innocence, sa vie va basculer suite à un procès et ses conséquences que je vous laisse découvrir. Mara a une histoire aussi, autour d’un grand-père rescapé des camps de la mort pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’ouvrage traite aussi de phénomènes de société dont on entend beaucoup parler : la radicalisation et les violences faites aux femmes. Le procès auquel elle va participer est celui d’une femme, une jeune musulmane, qui a tué son mari. Le mari sauvagement tué était au départ ce que l’on pourrait appeler un homme bien sous tous rapports, un directeur financier d’une banque qui va se radicaliser en fréquentant de façon trop assidue une mosquée salafiste. Très vite, son attitude face à sa femme va changer, la rabaissant, lui portant des coups et la violant aussi lorsqu’elle ne veut pas se soumettre.
Evidemment, Mara va remuer ciel et terre pour trouver les arguments qui pourraient permettre à la jeune musulmane d’éviter la prison, faisant du procès non pas le procès d’une femme mais celui du salafisme. Evidemment, elle va se mettre à dos tous les intégristes avec les conséquences sur sa propre vie.
L’ouvrage est très prenant, dès les premières pages et cela s’accentue après le verdict. Des rebondissements sont présents, ce qui ne donne pas envie au lecteur de lâcher le livre. La notion de vengeance est parfaitement appréhendée et l’analyse du radicalisme dans notre société est plutôt pertinente. |