Cabaret politique animé par André Bercoff, mise en scène de Stéphan Druet, avec Emmanuelle Goizé et Yannis Ezziadi accompagnés par le pianiste Simon Froget-Legendre.
A la plume et au verbe de "Ciel mon Paris !", l'écrivain, journaliste et éditorialiste André Bercoff a voulu concevoir un cabaret politique afin, indique-t-il dans sa note d'intention, de "ressusciter l’image d’un Paris heureux, et donner l’espoir à tous ceux qui y assistent que la fête n’est pas finie, et que vivre à Paris reste une fierté et une chance".
Ainsi, relate-t-il, avec sa sensibilité politique et autant d'érudition et d'humour - que de subjectivité, à l'instar de l'adjectif possessif du titre - les désagréments gâchant ses pérégrinations pédestres et les réflexions que lui inspirent, et ce dans le contexte polémiste qui accompagne l'échéance municipale de mars 2020, les changements, voire défigurations, intervenus dans la capitale.
Au menu des calamités, et entre autres, les affres du piéton qui ne bénéficie plus de son pré-carré des trottoirs envahis par les vélos et trottinettes affranchis du code de la route à qui ne suffisent pas ni la chaussée ni les couloirs dédiés pour combler la vélocité de leurs mollets, les embouteillages provoqués par le pullulement des chantiers et les délires urbanistiques de la passionaria de l'Hôtel de Ville, la pollution et la puanteur aggravées par les grèves de collecte des ordures et la prolifération en surface des rats d'égout qui ne suscitent pas l'empathie dont bénéficie le pixarien Ratatouille.
Avec sa faconde et une nostalgie manifeste du Paris festif de la Belle Epoque et de l'art de vive à la française quand la Ville Lumière était la capitale des arts, André Bercoff tempère sa déploration en évoquant les récurrences d'autres temps affectés notamment par la croissance démographique et les innovations techniques tels ceux du 17ème siècle épinglés par Boileau dans le chapitre "Les embarras de Paris" de son recueil "Les Satires" dont son intervention échevelée semble inspirée.
Pour illustrer les tropismes du maître de cérémonie, Stéphan Druet a composé, et mis en scène, la partie musicale en puisant dans l'abondant répertoire du caf'conc au cabaret rive gauche pour constituer un florilège de chansons pour l'essentiel fantaisistes et impertinentes aux arrangements rafraîchis par Simon Froget-Legendre oeuvrant également sur scène au piano pour accompagner les interprètes. Il a choisi Emmanuelle Goizé qui apporte sa maîtrise de l'art lyrique et son tempérament gouailleur pour revisiter d'emblématiques opus et, en contrepoint, Yannis Ezziadi dans le rôle du caricatural comique troupier chantant haut et faux. A noter, une cerise sur le gâteau en forme de poil à gratter avec, à chaque représentation, un candidat en invité surprise pour une brève séquence-débat. |