"Weiter, stiller Friede ! So tief im Abendrot, Wie sind wir wandermüde , Ist dies etwa der Tod ?" Im Abendrot, Eichendorff
Ce disque est intensément poignant à plus d’un titre. Parce que deux testaments se répondent : celui de Richard Strauss et celui du chef d’orchestre Letton Mariss Jansons. Les Vier Letzte Lieder avec Diana Damrau faisaient partie de l’ultime programme qu’il dirigea à New York avec le BRSO, le 8 novembre 2019. Il décèdera quelques jours plus tard chez lui à Saint-Pétersbourg.
Les Vier Letzte Lieder sont composés pour les trois premiers sur des poèmes de Hermann Hesse, tandis que le dernier, pourtant écrit avant les autres, met en musique un poème de Josef von Eichendorff. Ils sont comme un dernier hommage de Richard Strauss à la voix féminine et à la musique romantique. Cette voix féminine qui a tellement compté dans sa vie amoureuse et musicale (faut-il rappeler les figures d’Ariane, Elektra, Salomé... ?) ! Un dernier adieu posé, résigné presque, à une culture qui disparaît petit à petit. C’est la fin, une fin qui approche, mais une fin également presque métempirique.
Cet ensemble de lieder pourrait être une analogie sur le cycle de la vie dont le dernier vers est "Ist dies etwa der Tod ?" ("Est-ce peut-être ceci la mort ?"). Cependant, il faut le relativiser, l’ordre ayant été réellement déterminé de manière posthume, Strauss ayant décidé, comme lors de la création, de mettre Frühling en troisième position pour terminer sur une note plus optimiste.
À ces Vier Letzte Lieder sont ajoutés 18 lieder accompagnés au piano par Helmut Deutsch. Le disque finissant sur l'ardent Morgen joué avec orchestre.
Diana Damrau avec une intensité, une totale expressivité, s'immerge dans la prosodie des poèmes pour en tirer une conception, des inflexions d’un incroyable dramatisme. On regrettera seulement des graves parfois limites.
Et pourquoi pas débuter l'écoute de ce disque par la fin ? Commencer par le magnifique Morgen, remonter les lieder avec piano qui sont autant de très bons moments où Diana Damrau excelle, pour terminer par les Vier Letzte Lieder et à la fin d’Im Abendrot... le silence...
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