Bon Voyage Organisation n’est pas un groupe : c’est un équipage, qui sème des disques comme autant de souvenirs d'expéditions musicales hors des paysages les plus fréquentés par ses contemporains.

Regroupés autour du producteur et musicien Adrien Durand, les membres présents et passés de Bon Voyage Organisation forment un ensemble improbable de musiciens de studio qui a aussi accueilli en son sein des chanteuses d'horizons aussi différents que Maud Nadal (Halo Maud) ou Sylvie Hoarau (Brigitte) pour ne citer qu'elles.

Sur le premier album Jungle, Quelle jungle en 2018, Durand avait démontré ses talents de pilote et d’orchestrateur d’un périple qui parcourait les terres du jazz-rock et du disco, tout en cultivant un attachement au son français vintage des années 70 et 80.

Sur son deuxième album La Course, Bon Voyage Organisation reprend ce principe de parcours, de narration sonore, mais change de répertoire puisqu’il s’éloigne doucement des beats disco et des arrangements pop pour se passer de pistes vocales, gagner des rivages plus proches du jazz et de l’ambient, et surtout pour ralentir les cadences.

Composé en plusieurs suites ou tableaux, La Course ne reste jamais collé très longtemps à tel ou tel code musical. Il décline des ambiances et emprunte à des langues musicales diverses, sans forcément chercher à en exposer une plus longtemps qu’une autre.

La musique d’Adrien Durand est ainsi conçue : c’est un garçon qui ne vit pas qu’en studio, qui n’est pas qu’à l’écoute de ses machines, et qui au contraire semble concevoir son travail comme celui d’un "honnête homme" façon Renaissance, autant esthète que transmetteur, artiste que découvreur. En dessinant ces paysages tantôt exotiques, tantôt futuristes, il nous livre une musique dont la beauté est aussi une forme de connaissance, et dont le goût pour la lenteur est un délice aussi sensoriel qu’intellectuel.

Sur ce nouvel enregistrement, on retrouve des habitués de l'ensemble comme les saxophonistes Adrien Soleiman et Julien Cavard, le batteur Wendy Killman, le claviériste Maxime Kosinetz, l'actrice Agathe Bonitzer mais aussi des nouveaux venus comme le percussionniste colombien Pedro Barrios ou Maxime Daoud d'Ojard, venu prêter main forte au clavecin sur un morceau.