La musique, comme toute autre activité créative est un vecteur d’expression des émotions comme la joie, la colère, la tristesse... C’est un moyen de retirer un poids, de rompre, dans un acte cathartique, avec certains sentiments douloureux.

C’est le cas de ce The weather up There du batteur de Chicago Jeremy Cunningham, réponse musicale au décès de son frère Andrew lors d'un vol à son domicile en 2008. Autour de Cunningham, on retrouve Josh Johnson (saxophone alto, clarinette basse), Jeff Parker (guitare électrique), Paul Bryan et Matt Ulery (guitare basse) et quelques invités comme Jaimie Branch (trompette), Tomeka Reid (violoncelle) ou Dustin Laurenzi (saxophone ténor). Le disque est co-produit par Jeff Parker et Paul Bryan, et enregistré par Paul Bryan et John McEntire...

La musique est absolument foisonnante (rythmiquement, mélodiquement, harmoniquement...), lumineuse, mélancolique, teintée de couleurs 70’s. Des couleurs chaudes, west coast. Un mélange de jazz, de soft rock, de soul.

Le batteur confronte sa musique, sa texture avec cette tragédie. Il y ajoute quelque chose de forcément politique (les ventes d’armes, les meurtres par armes à feu...). L’absence, le drame est omniprésent, et terriblement poignant. Il associe à sa musique des enregistrements vocaux de sa mère ("Sleep") ou des membres de la famille et amis de son frère ("Elegy").

Très beau musicalement, très fort humainement...