"Partout dans le ciel, pas un chemin qui n'ait déjà été sillonné par Icare lui-même et ses pairs, pas une constellation qui n'ait été explorée, pas une seule étoile qui n'ait été approchée, avec la fin tragique que nous connaissons tous. Et pourtant, les Enfants d'Icare, restés sur Terre, ne peuvent se retenir de scruter les cieux et d'agiter leurs ailes."
Né au XVIIIème siècle, le quatuor à cordes (deux violons, alto, violoncelle), considéré souvent comme une sorte de quintessence esthétique est sûrement le genre idéal et préféré de toutes les évolutions et des expérimentations du langage musical.
Il est l’ensemble de musique de chambre privilégié par de compositeurs comme Haydn, Boccherini, Mozart ou Beethoven.
À partir des années 1950, le quatuor devient un véritable laboratoire d’écriture et connaît des évolutions de plus en plus prégnantes comme chez Nicolas Bacri, Gloria Coates, Radulescu, Kagel, Crumb, Stockhausen ou Georg Friedrich Haas...
Le quatuor Les enfants d’Icare composé d’Antoine Delprat et Boris Lamérand (violons), Olive Perrusson (alto) et Octavio Angarita (cello) fait partie de ceux qui œuvrent dans la modernité. Moins radical que les compositeurs cités plus haut, l’ensemble traverse les esthétiques entre jazz ou musique du XXème (Bartók, Ravel...) et les continents avec une appétence réelle et affichée pour une approche rythmique.
Le rythme est donc la base, avec un véritable sens du groove, mais le quatuor n’en oublie pas pour autant les mélodies. Les notes virevoltent, se bousculent, se tortillent, se répondent. L’ensemble joue avec l’improvisation, les phrasés, les modes de jeux, les couleurs et les timbres. Il invite également à jouer avec eux Clément Caratini (clarinette basse sur "Geamparale") et Carine Bonnefoy (piano sur "Sheebeg & Sheemore" et "Gizmo").
Un disque foisonnant, subtil et grisant. Très beau !
Décidémment ce mois de janvier est bien triste pour la culture. Marianne Faithfull a tiré sa révérence et c'est encore un peu de tristesse qui s'ajoute à celle plus globale d'un monde tordu. Il reste la culture pour se changer les lidées. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !