La chanson française ronronne. En cette période pourtant troublée, rares sont les artistes qui disent quelque chose. Gontard fait exception, avec quelques francs-tireurs comme Bruit Noir ou Michel Cloup, sortes d’enfants illégitimes de Léo Ferré. Il fait partie de ceux qu’on entend peu sur les ondes, commerciales ou subventionnées.

Son dernier album, 2029, est un album concept sur sa ville, connue pour ses chaussures et ses ravioles, rebaptisée Gontard-sur-misère. Il y décrit la vie d’aujourd’hui, celle des ronds-points moches, des zones industrielles, du libéralisme inhumain et de la corruption.

En attendant son nouvel album, Gontard a publié à l’occasion du disquaire day un 45 tours de deux inédits avec deux titres décoiffants. On y trouve "Noyé", hautement incorrect et misanthrope et "Le sismographe", en duo avec La Féline, qui a sorti récemment un très bel album aussi. On y retrouve donc l’association heureuse de deux des voix les plus intéressantes de la chanson française.