Un peu de nonchalance, un soupçon de désinvolture et un chouilla de viens-par-là, c’est Austyn sur son EP Désordres.
Un homme s’assied sur la margelle d’un édifice quelconque, une guitare suinte, il lève la tête, une percussion le frôle, il prend une inspiration. Sa voix est chaude, son timbre profond, ses mots nimbent la mélancolie de Rorschach : "Là sous les sunlights d’origami, plus personne ne danse tant pis, la nuit est d’espérances tranquilles et la vie belle comme un mensonge exquis" ("Origami").
La musicalité des textes fait écho aux instruments, tendance pop mélodiste, accessible à tout mortel dont le triptyque marteau-enclume-étrier n’est pas trop endommagé par l’abus de miel. Nonobstant évidemment que le mortel en question ait le palpitant en bon état de marche : "Cent-vingts battements à l’intérieur d’ma chilienne Canadou, J’pose mes lunettes noires sur le cœur, faut dire qu’il voit le mal partout" ("Tes délits font désordre").
De la chanson française donc, vous l’aurez compris, avec ce dodelinement de l’occiput qui touille les neurones en un onctueux potage réconfortant. Damned non, Désordres n’est pas un potage, il est réconfortant, doux et rassurant comme des bras solides… et sexy en diable avec cette façon de chanter un peu distante et mystérieuse, comme un dandy propose une danse le regard baissé.
D’élégance et de souplesse, le charmeur décontracté groove comme on rêve de la plage : tranquille et sous un parasol.
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
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