"Tout comme un sommet de montagne est toujours entouré d'autres sommets peut-être moins élevés mais non moins fascinants, les œuvres majeures de Beethoven ne sont pas des formations rocheuses isolées émergeant du désert, mais, comme il s'agissait de "l'Himalaya", faisant partie d'une chaîne dans laquelle d'autres montagnes pourraient être les meilleures pièces de contemporains tels que Clementi, Hummel, Dussek et Wölfl. Ces compositeurs connaissaient tous bien Beethoven et étaient en contact les uns avec les autres. Il est essentiel de connaître et de faire connaître leur musique afin de mieux comprendre et d'apprécier plus en profondeur la lingua franca de la musique de l'époque, qui à son tour fait partie intégrante de "l’esprit du temps", et d'être conscient de ce qui les unit, ainsi que de reconnaître ce qui les différencie et les rend uniques." Jean-Efflam Bavouzet

The Beethoven Connection et non The Beethoven Collection. Voilà qui fait une différence en cette année de célébration du génial compositeur et qui fait sourdre ce disque de la masse des excellentes ou anecdotiques sorties. Après s’être attaqué justement à l’intégrale des sonates de Beethoven, menée en parallèle à son intégrale des sonates de Haydn, le pianiste Français Jean-Efflam Bavouzet propose donc un programme permettant de (re)contextualiser les sonates Beethoviennes.

On sera porté par celle pleine d’esprit du compositeur et pianiste autrichien Joseph Wölfl adulé en son temps dans toute l’Europe mais tombé dans un relatif oubli, jouée ici avec une belle vigueur mettant en valeur les différents thèmes.

La sonate en la majeur de Clementi ne manque ni de flamboyance ni de force dramatique, notamment dans le second mouvement et l’on comprend pourquoi l’influence de ses sonates fut si importance sur Beethoven. De la flamboyance on en retrouve également dans l’éclatante sonate n°3 opus 20 en fa mineur d’Hummel. La très belle sonate n°24 "Élégie harmonique" n’est pas en reste question intensité.

Virtuosité, clarté des lignes mélodiques et intelligence du propos... nous attendons donc avec impatience la suite !