Pallas Dreams d'Anna Aaron est sorti en 2019 après une longue attente et pourtant, nous étions totalement passés à côté. L'été est une période propice pour rattraper cette erreur à un moment où la jeune femme va sortir un nouvel EP extrait des sessions qui ont vu naître ce disque, enregistré par son frère, Alain Meyer, qui a aussi œuvré comme producteur.
Malgré sa pochette aux couleurs pastel, Pallas Dreams est on ne peut plus brillant. Anna Aaron, qui a grandi à Manille aux Philippines, se penche à travers ce disque sur la réminiscence des images de son enfance. Mais elle ne s'oblige pas à une vague approche world music, au contraire, elle aborde ses compositions comme autant d'exercices psychanalytiques, avec le poids des années passées et son expérience de femme et de musicienne.
Ainsi ce disque s'éloigne du traitement des deux précédents opus de la Bâloise pour reposer essentiellement sur des compositions aux claviers et aux rythmiques synthétiques, même si on croise encore parfois les guitares d'Émilie Zoé.
Les chansons vont alors s'enchaîner, passant de moments de calme ("Screen Enemy") à des épisodes de souvenirs effrayants ("New Things In Your Blood"), voire poisseux ("White Lady"), mais aussi plus relaxants ("Rooms") et même légers ("Why Not").
Sur scène (elle s'était produite au Centre Culturel Suisse de Paris en novembre dernier), Anna Aaron apparaissait seule, derrière ses machines et drapée de blanc, pour un concert assez radical. Sur disque, les compositions se découvrent avec un choix de production parfois à la limite de l'expérimentation qui n'est pas sans rappeler les premiers Björk.
Ce disque emmène l'auditeur dans un univers fantastique, délicat et parfois vaguement angoissant. Mais qui n'aime pas se laisser bousculer par un disque ?
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