"Mais que la musique soit un langage, par le moyen duquel sont élaborés des messages dont certains sont au moins compris de l’immense majorité alors qu’une infime minorité seulement est capable de les émettre, et qu’entre tous les langages, celui-là seul réunisse les caractères contradictoires d’être intelligible et intraduisible, fait du créateur de musique un être pareil aux dieux, et de la musique elle-même le suprême mystère des sciences de l’homme, celui contre lequel elles butent, et qui garde la clé de leur progrès." Claude Lévi-Strauss
"They drove on through the fading light. I’ll never leave you, that’s what i said, i’ll never leave you"
La musique ne devrait jamais être une simple accumulation d’éléments agencés ou réarrangés, une suite de notes et de rythmes. Jamais nous ne devrions oublier qu’elle est un lien entre réflexion et expérience, qu’elle fait partie du sensible.
Et sensible est la musique folk-pop de Peter Milton Walsh. Depuis toujours, mais peut-être encore plus maintenant. L’intensité dramatique et émotionnelle a toujours était au cœur de sa musique, rappelons-nous des titres comme "Twenty One", "The House That We Once Lived In", "Mr. Somewhere", "All The Birthdays", "Swap Places"... Et ce disque ne manquera pas de susciter de belles émotions. Simplement parce que Milton Walsh est un grand songwriter, une très belle plume.
Dans la droite lignée de ses disques précédents depuis The Evening Visits… and Stays For Years sorti en 1985, cet In and out of the light se montre totalement touchant, passionnant, sophistiqué. La force des compositions est assez évidente. Elle a cette élégance, cette sobriété ou presque pudeur, cette poésie en clair-obscur, mélancolique. Tout est là : des paroles qui prennent au cœur (se partageant entre abattement, ou résignation plutôt et espoir, la vie est ce qu’elle est, et comme le disaient McLennan et Forster "on est le soleil, il est la pluie"), une beauté venimeuse : derrière une apparente simplicité se cache une écriture complexe qui ne cesse d’évoluer (comme par exemple cette façon de parfois mélanger les lignes vocales, s’éloignant de l’architecture folk...), le soin apporté aux mélodies et au son, à sa rondeur, aux arrangements (viennent s’ajouter Natasha Penot, Nick Allum, Miro Bukovsky et Antoine Chaperon).
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.