Attention. The Infadels ne sont pas The Infadels. C'est marqué sur la pochette. A y regarder de plus près ceci n'est pas un disque non plus, plutôt une boule à facette prête à tourner dans les clubs.
Au son des guitares s'il vous plait, menées par le beat dansant et les corps qui transpirent. Si leurs compositions ne laissent pas apparaître une originalité grandiloquente, la bande d'Infadels s'inscrit directement dans le nouveau courant du moment, l'électro-rock léger comme un riff de Franz Ferdinand, tribal comme une batterie de LCD Soundsytem.
Oh les comparaisons sont faciles, superflues et fainéantes. Et pourtant, en dépit des efforts, l'auditeur ne pourra s'empêcher de considérer The Infadels comme le crossover entre le rock et l'électronique.
Du rock, Infadels garde la fraîcheur et l'explosion ("Love like semtex", single parfait) et la candeur ("Topboy", léger comme l'air qui s'envole). De l'électro, les anglais ont su conserver les lignes de basse chamaniques et envoûtantes, les synthés 80' discrets comme un pilier de bar émêché.
Oui, The Infadels est taillé pour les clubs, une musique pour les pieds comme disait l'autre, le rock du samedi soir où l'auditeur se jette à corps perdu dans un trip sensuelle et sans suite. Qui s'en plaindra ?.
Là ou d'autres tentent la complexité et l'introspection cérébrale, The Infadels préfère l'artisanat old school très lads des refrains qui tuent. Comme sur "Jagger 67". On imagine les concerts et la foule en transe, la bière qui danse sur le pantalon et Infadels en maître de cérémonie.
Spécial dédicace à "Murder that Sound" et ses claviers, tout en retenue, sa longue montée explosive, sa batterie qui crépite. On éteint les lumières et l'on cherche son partenaire.
Au bout du compte, The Infadels, dont le nom reste un hommage à Bob Dylan, c'est un peu comme une soirée de nouvel an.
On entend le stroboscope qui flash, on sent l'excitation grandir, l'électro-rock anglaise qui infiltre les pores, l'espace d'un instant. The Infadels, c'est une fille qu'on culbute une nuit trop arrosée, les regrets du lendemain et malgré tout l'envie de recommencer. |