Fantaisie théâtrale d'après des textes de Peter Bichsel interprétée par Guillaume van’t Hoff dans une mise en scène de Dominique Lurcel.
Avec "L'Amérique n'existe pas" qualifié de "fantaisie théâtrale", la Compagnie Passeurs de Mémoires propose un spectacle résultant de la transposition scénique de courts récits de l'écrivain suisse de langue allemande Peter Bichsel publiés sous le titre trompeur "Histoires enfantines".
Il prend la forme d'un seul en scène dans lequel un homme, qui après s'être extirpé d'une couverture de survie, s'installe au milieu d'un empilement de cartons dans ce qui pourrait être l'ébauche du salon d'un syllogomaniaque ou d'un décharge sauvage.
Un homme qui, en adresse au public, va raconter l'histoire de plusieurs de ses possibles homologues qui s'avèrent, pour le moins, en rupture, volontaire ou non, avec la réalité. A moins qu'il ne s'agisse que ses propres affabulations ou encore, pour l'auteur, d'user d'un procédé métaphorique pour aborder des questions philosophico-existentialistes.
Ainsi, selon la perception du spectateur, ces libertaires, asociaux, obsessionnels, en décompensation psychotique ou poètes dont les dénominateurs communs sont sans doute la solitude et certainement le besoin de parler, reconstruisent le monde, leur monde, par maintes ratiocinations à l'aune de manies et de lubies telle celle de celui qui connaît tous sur les trains et le trafic ferroviaire.
Empreints de bulles tantôt burlesques, surréalistes ou/et tragi-comiques, les récits prennent la forme de fables à la morale syllogistique comme "Toute sa vie il resta un véritable inventeur car toutes les choses qui existent déjà sont aussi difficiles à inventer que les autres et il n'y a que les inventeurs qui en soient capables" qui clôt l'histoire de l'inventeur d'inventions existantes.
Sous la direction de Dominique Lurcel et avec son physique de gamin frêle et malicieux, endossant - et portant - tous les rôles, Guillaume van’t Hoff, comédien aguerri et empathique s'avère, un exceptionnel conteur. |