Glover's mistake
(We Are Unique! Records) octobre 2020
"On se doit de se bouger et de se montrer créatif" Laetitia Sadier
Pour la première fois, Mickaël Mottet apparaît sous son propre nom. Ce n’est pas rien. Peut-être est-il temps pour lui de s’affirmer totalement, comme un saut dans le vide mais pas dans l’inconnu, de clore et de commencer un nouveau chapitre. Que l’on ne s’inquiète pas, et nous aurions du mal à l’imaginer autrement, il ne se la joue pas vraiment perso. Parce que ce disque est rempli (physiquement ou non) d’amis : Marie-Pauline Lacroix (hautbois, chœur), Pierre-Alain Giraud (clarinette basse), Francis Bourganel (saxophone), Flavien Girard (percussions et mixage) et puis Gilles Deles, Nick Laird, Gerald Guibaud, Laetitia Sadier, Mary Anne Hobbs, Steve Lamacq, les Beatles, Liz Phair, Iggy Pop, Yoni Wolf, Mélanie de Biasio, Beck, Mark E Smith... et naturellement Schérazed.
Si ce disque est signé sous propre nom, son style, assez particulier dans le paysage musical français est toujours là. Et il n’a jamais été autant affirmé. Ce Glover’s mistake en étant, si l’on veut sa substantifique moelle.
Une sorte de compendium de son style : de son écriture sophistiquée (mélodique, des textes...), de cette façon de chanter parfois proche du hip-hop (son sens du phrasé en général), de ses arrangements (qui rappelleront The Hiddentracks) avec au centre la voix et le piano, de cette façon de jouer avec les cadres de la musique pop, du travail sur le son, de l’importance chez lui de la transmission musicale (radio...) avec cette façon de faire respirer la musique.
Et se concentrent dans ce Glover’s mistake, au passage très bien mis en son par Flavien Girard, toutes ces influences, tout ce qu’il a emmagasiné musicalement.
Il y a beaucoup d’amour ici, de générosité, de sérénité et d’altruisme (à l’image de Mottet). De l’amour pour la musique, pour les musiciens. Et comment refuser tout cet amour et comment ne pas dire à son auteur : "nous t’aimons énormément".
Avec la mort de Lynch, c'est un pan entier de la pop culture qui disparait, comme ça, sans crier gare. Il reste de toute façon sa filmographie qui n'a pas attendu sa mort pour être essentielle. Pour le reste, voici le sommaire. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !