23 minutes !
Ça sent l'urgence, comme si vous étiez lancé à toute bringue, sur la voie de gauche de l'autoroute, sans avoir bouclé la ceinture.
C'est sur le label Domino, à qui l'on doit la découverte en autre de Franz Ferdinand ou des plus récents Artics Monkeys que parait l'album Hey People de The beautiful new born children.
Pour la petite histoire la démo aurait été envoyée au label sur un cd-r sans aucune indication, ni contact. Bonne idée pour faire original ou créer la petite histoire (la preuve), mais moins bonne si l'on veut être rappelé !
Drôle de nom pour un groupe punk, tendance rock garage. Mais tout devient plus clair lorsque l'on découvre sur le site du label qu'ils ont cru bon de préciser le nombre d'enfants de chaque membre du groupe.
Du rock responsable donc, adulte, loin du "no future" du punk originel.
Et pourtant, à l'écoute on se dit qu'ils n'ont pas l'air assagis.
Le guitariste-chanteur germanique, Michael Beckett, qui apparaît également dans Schneider TM et KPT.MICHIGAN, mène cette formation. Il est entouré de sa femme Kirsten à la basse et de deux autres acolytes, Per Nyhus (batteur présentement mais par ailleurs guitariste dans un groupe d'électro pop) et Lorenz (bassiste passé guitariste pour l'occasion) .
Pratiquant donc l'échangisme instrumental, les beautiful new born children nous proposent un rock rapide et rêche.
Bon, ça lorgne du coté de MC5 et des Stooges pour le coté énergique et pour ne citer que d'illustres aïeux. Mais là ou le bâts blesse c'est que l'on a parfois l'impression d'entendre un album des Strokes en un peu plus crade et rapide.
Comme si les combos voulant faire du rock speed devait obligatoirement faire un détour par New-York, avec "Is this it" en musique de fond.
Les titres tournent en deux minutes chrono, sauf la dernière qui réussit l'exploit d'atteindre les 7 minutes. Le batteur délaisse souvent la ride au profit du martèlement de la cymbale crash et la guitare use souvent la rythmique saccadée ("Paper Mill", "I do too"). Le tout agrémenté d'une bonne sature et de fuzz et le tour est joué.
Mais cependant malgré les cris, inhérents au style, et la voix filtrée, l'ensemble réalise le tour de force de rester mélodique.
Voilà donc en 23 minutes et neuf titres intenses, sans temps morts, la preuve que dans la vieille Europe aussi, on peut faire du rock avec des Bollocks. |