Nous l’attendions avec impatience depuis mars dernier, date à laquelle devait sortir le troisième tome du formidable projet consacré aux pratiques guerrières depuis l’Antiquité. Après les deux premiers tomes chroniqués sur le site, après le retard de sortie lié au confinement, le voilà donc enfin entre nos mains, un troisième tome dirigé par André Loez, agrégé et docteur en histoire.
Ce troisième tome explore les Guerres mondiales et impériales entre 1870 et 1945, séquence historique où la puissance nouvelle des armes industrielles marque tant d’espaces, de l’Afrique colonisée aux tranchées de la Somme, des steppes de Russie aux immensités du Pacifique.
L’ouvrage est construit autour de trois parties avec des chapitres réalisés par différents historiens qui maîtrisent parfaitement leur sujet. La première partie est consacrée aux Etats de guerre et s’articule autour de quatre axes, celui des conflits avec le système international et les guerres, celui des armes qui montre l’évolution des stratégies et des technologies, celui des Etats insistant sur les mobilisations étatiques, économiques et sociales et enfin celui des empires autour des combattants impériaux et coloniaux.
La deuxième partie est consacrée aux épreuves de la guerre. Un peu plus longue que la précédente, elle revient sur les combats, les lieux et les expériences de la guerre, s’intéresse aux civils à l’épreuve de la guerre, à la redéfinition des rôles féminins et masculins pendant les guerres. Un chapitre particulièrement intéressant aborde les images et les représentations de la guerre quand un autre fait le point sur les désobéissances, le pacifisme et la recherche de la paix.
La troisième partie porte sur les extrêmes de la guerre autour des victimes, des civils qui payent un lourd tribut, de l’internement et de l’extermination. Un chapitre est consacré aux violences de guerres, à leurs acteurs et leurs interprétations. La partie se termine sur les crimes, le droit de la guerre, les transgressions et les procès.
A travers une analyse sur la longue durée d’une période marquée par la sujétion du globe aux grandes puissances militaires, et par une approche thématique que je viens de vous détailler, les auteurs mêlent histoire au ras du sol, donnant leur place à tous les acteurs ordinaires, et questionnement global sur l’importance des guerres pour les sociétés qui les traversent.
L’ouvrage, dans la lignée des deux tomes précédents, est riche de textes érudits et passionnants, d’iconographie et de cartes inédites qui permettent de saisir, dans leur diversité, les expériences humaines de la guerre dans le monde. Il ne nous reste plus qu’à attendre le dernier volume, le tome 4, intitulé Guerre sans frontière de 1945 à nos jours. On en salive déjà de pouvoir clôturer ce formidable travail de vouloir explorer la diversité des pratiques guerrières sur tous les continents depuis la Préhistoire jusqu’à nos jours. |