Il y a beaucoup de choses dans cet ouvrage qui font que je ne pouvais pas ne pas aimer cet ouvrage qui vient d’être publié aux éditions de l’Olivier. Il y a d’abord l’auteur, David Foster Wallace dont je vous ai parlé il n’y a pas longtemps lors de la chronique du dernier ouvrage de Jonathan Franzen, Et si on n’arrêtait de faire semblant ?.
Dans cet essai, un chapitre était consacré à son amitié avec David Foster Wallace, l’un des génies de la littérature américaine, auteur notamment de l’excellent L’infinie comédie. Et pour finir, à la traduction de cet ouvrage nous trouvons Jakuta Alikavazovic, auteure du superbe L’avancée de la nuit, l’un de mes coups de cœur de l’année 2017.
C’est donc le deuxième tome de Considérations sur le homard que nous proposent les éditions de l’Olivier, deux ans après la sortie du premier volume (que je n’ai pas lu mais je vais très vite rattraper cela) qui réunissait les textes que David Foster Wallace avait consacrés à la politique et à la société américaine.
Avec ce deuxième tome, que l’on peut considérer comme un concentré de pop culture, sont réunis des essais sur la littérature, la langue et la communication. Wallace était un lecteur à la curiosité affutée et les textes qu’il nous propose en portent la trace. Avec le même brio, il analyse l’humour existentiel de Kafka, le rôle politique de la grammaire. Il nous propose aussi le portrait d’un célèbre animateur de radio obsédé par l’affaire OJ Simpson, évoque le culte de la célébrité mais aussi le règne de l’ignorance.
C’est un réel bonheur de lecture que nous offre David Foster Wallace avec cet ouvrage qui confirme que l’extrême acuité de l’intelligence est toujours indissociable de l’humour. Car de l’intelligence et de l’humour, David Foster Wallace n’en manquait pas. Le premier chapitre dans lequel il règle son compte à ceux qu’il appelle les écrivains narcissiques est succulent. Les passages où il nous parle des autobiographies des stars du sport (avec celle d’une tenniswoman) l’est tout autant.
Le chapitre sur l’animateur reflète parfaitement à la fois le génie de cet écrivain mais aussi sa grande complexité. Il est construit autour d’un récit relativement classique sur cet animateur et s’accompagne de cadres et de flèches qui renvoient le lecteur vers des précisions qui empêchent une lecture fluide. C’est particulièrement original je trouve quand on sait que ce chapitre parle d’une radio qui essaie avec difficulté de garder ses auditeurs.
Alors voilà, une fois encore David Foster Wallace nous offre avec ses chroniques faites entre 1994 et 2005 un ouvrage assez exigeant à la lecture qui est d’une rare intelligence. Si vous ne connaissez pas encore David Foster Wallace, il est grand temps d’aller à sa rencontre en vous procurant ses ouvrages ou ses essais. |