Voici la première sortie 2021 dans la catégorie rock et venant en plus d’un groupe qu’on attendait de pied ferme. On a découvert ces Suédois en provenance de Stockholm un peu par hasard, en 2019, sur la recommandation insistante d’un disquaire bruxellois, qui estimait que leur premier album Street Worms était le disque majeur de l’année. Et effectivement, on avait été hyper convaincu par ce disque à l’esprit punk.

Musicalement, Viagra Boys est présenté comme du post-punk mais un peu comme tous les groupes actuels. On reste donc assez septique sur cette "étiquette" et on se gardera bien de les classer dans une quelconque catégorie. Il est certain toutefois qu’ils sont dans la mouvance d’Idles, Fat White Family ou Slaves. On y retrouve une grosse ligne de basse, un chanteur tatoué charismatique déglingué (Sebastian Murphy) et de puissants solos de saxo.

C’est en effet ce qui démarque Viagra Boys des autres groupes, c’est la présence au sein du groupe (ils sont 6) de musiciens jazz et on sent cette influence par la présence d’un saxo ultra puissant. Il paraît que le titre de l’album (Welfare signifiant aide sociale) est d’ailleurs une allusion à la propension du milieu culturel suédois actuel à ne voir que par le jazz.

La surprise de l’album est l’incursion sur la fin du disque vers l’americana / country avec la très jolie ballade "To The Country" et une reprise de John Prine, "In Spite Of Ourselves" en duo avec l’ouragan australien Amy Taylor d’Amyl and the Sniffers.

Les amateurs de riffs hargneux retrouveront toutefois leur marque avec le titre d’ouverture "Ain’t Nice" et ceux qui voudront se trémousser sur un beat groovie pourront se délecter sur "Girls & Boys". Un bel éclectisme du groupe et un refus de se laisser enfermer dans un style musical.

Avec Welfare jazz, l’année musicale 2021 est magnifiquement lancée.