"You wouldn’t love me, descend a marble staircase, slap me in my face, I don’t know who I am".
Laisser comme moribond suite à des démêlés juridiques avec son ancien management, on ne donnait pas cher de la peau du groupe des frères Jarman. Les Anglais sont tenaces, ont de l’orgueil (l’affaire est pliée dans le premier titre, très Wilsonien, surf-pop et ironique, "Goodbye"), de la bouteille : 8 disques au compteur quand même, une carrière avec quelques éclats (Ignore the ignorant avec un Johnny Marr qui fera un passage express dans le groupe) et encore de quoi faire de belles chansons : Night Network en est la preuve éclatante. Et puis Dave Grohl pour donner un petit coup de main, cela aide aussi...
Moins énervé, plus pop que 24-7 Rock Star Shit, et nettement plus intéressant musicalement il faut l’avouer, Night Network est une sorte de condensé de ce que The Cribs est capable de réaliser. On fait dans le classique, dans le simple mais l’efficace, le bien fait et réalisé, et l’honnêteté. C’est assez dur à accomplir pour être signalé. Plaisir de faire de la musique, d’exister encore (parce que ce n’était pas forcément évident), écrire de belles mélodies à la clarté évidente soutenues par des guitares souvent énervées aux riffs à l’énergie patente. Les Anglais enfilent les perles ("Running into you", "Screaming in suburbia", "Deep Infatuation","I don’t know who I am" avec Lee Ranaldo, "The weather speaks your name"…) avec une insouciance qui fait plaisir à entendre. Un peu une renaissance !
Qu’importe alors de savoir si ce disque est l’un de leurs meilleurs, qu’il se positionne hors du contexte musical actuel, reste juste de bons moments de musique pop. C’est déjà pas mal.
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
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