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puce Serge Gainsbourg : Histoire de Melody Nelson
Philippe Gonin  (Editions Densité)  janvier 2021

"Ça c’est l’histoire de Melody Nelson"

Nouvelle parution "discogonique" (contraction de discographie et cosmogonie) pour l’éditeur rouennais indépendant Densité. Après avoir exploré au microscope les cultissimes Violator, Horses, ou encore Fantaisie militaire, Densité confie aux bons soins de Philippe Gonin (enseignant chercheur à l’université de Bourgogne et auteur dans la même collection de disgononies sur le Pornography des Cure et le Rock Bottom de Robert Wyatt) l’étude encyclopédique du sulfureux et désormais légendaire "Melody Nelson" de Gainsbourg.

Histoire de Melody Nelson aura été enregistré au cours de l’année 70 entre Londres et Paris sous la houlette de Jean-Claude Vannier (assistant de Michel Magne au château d’Hérouville) avant sa parution en 71. Consommateur éclairé d’arrangeurs avant-gardistes (Colombier, Goraguer, Sabar), le temps aura rendu une part du génie de cet album au travail méticuleux et défricheur de Vannier.

Melody est avant tout l’album de deux rencontres. Musicale pour le duo Gainsbourg / Vannier et amoureuse pour le couple Jane / Serge lors du tournage du film Slogan de Pierre Grimblat.

Pour se remémorer, Melody Nelson relate le déflorage, dans un sordide hôtel de passes de banlieue parisienne, d’une "adorable petite conne âgée de 14 automnes et 15 étés", avant son départ en 707 pour Sunderland où l’avion-cargo n’atterrira jamais.

"Malgré le rapprochement évident que l’on peut faire entre Gainsbourg et son personnage, il n’est pas plus ce narrateur anonyme que Birkin est Melody, (…) et Birkin est loin des 14 automnes et 15 étés, mais pour l’auditeur ils en sont l’incarnation".

Explorant l’univers art nouveau, et l’esprit décadent fin de siècle de Huysmans et Wilde ("L'hôtel particulier" serait inspiré de la légende qui veut que Jane et Serge aient logés dans la même chambre où Wilde passa ses dernières heures de liberté avant d’être jeté en prison), Melody Nelson explore le sulfureux et l’interdit dans une atmosphère symbolico-décadente décrite par le phrasé particulier de Serge. Gainsbourg ne chante pas mais ne parle pas vraiment, il "talk over", une technique qui lui permet de parler sur des rythmiques, sur "fond musical ambiant symphonique et esthétique pop".

Fin 71, Averty mettra en scène Serge et Jane devant des tableaux de maître pour illustrer les deux amants de Melody (Dali, Ernst, Rousseau) ou d'autres graphismes de style psychédélique.

Philippe Gonin, tout au long de la centaine de pages, nous délivre une étude analytique "Docteur es" qui permettra aux "nelsoniens" avertis d’approfondir leurs connaissances de l’album. Truffé de détails (le second prénom de Jane est Mallory, hum hum…) permettant de mieux comprendre la genèse et la structure, Philippe Gonin enrichit nos connaissances et remet les pendules à l’heure concernant la légende urbaine qui voudrait que seul Vannier aurait piloté la réalisation de Melody "si la part de Vannier comme compositeur a de longue date été justement réévaluée, il serait en revanche dangereux de renverser complètement les rôles, Melody Nelson est le résultat d’une véritable collaboration".

Devenu disque d’or en 83, Melody Nelson est considéré aujourd’hui comme l’un des disques les plus importants de la scène française et qui a inspiré les artistes contemporains les plus avant-gardistes (Beck, Massive Attack, Air, Pulp).

"Dans cet art mineur je pense qu’il savait qu’il était majeur". Jane B.

 

Sébastien Dupressoir         
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