Il n’est pas seulement audacieux de baptiser son album Liberté, c’est également une prise de risque non négligeable aux yeux du commun des mortels (vous savez, celui qui est médecin, sélectionneur et ministre… si ça se trouve, il mangeait de la pâte à modeler quand il avait 4 ans). Ce n’est pas le cas de Sego Len qui livre son album comme un entrechat sur la glace : léger et virevoltant.
"Qu’est-ce que je sais de ma liberté ? Qu’elle soit pleine ou conditionnée à ma peine, mes rêves éveillés : désirs libres dans un corps corseté" ("Liberté")
Graves sont les mots, enjouée est la musique. Sego Len fait entrer une harpe et un accordéon dans ses textes, leur répondant et les provoquant à souhait comme les étoiles piquent le ciel. Le résultat est aérien, pétri de bonne humeur et de joie contenue.
Sego Len chante les miroirs et la cruauté du monde, l’égocentrisme et ce qui valdingue du bon côté, comme l’attachement et le palpitant qui foudroie tout sur son passage. Elle garde le sourire avec la voix haut perchée et les échos bienveillants, elle entraîne et tourne encore. Il y a de la pugnacité dans ses chants, parfois affaiblis par des percussions robotisées, mais elle gagne ces combats de cordes contre cordes. Chaque titre ressemble à une lutte des classes, d’opprimés à oppresseurs, les notes finissent par fusionner avec la voix, et les titres s’enchaînent au même rythme qu’une pellicule anime ses images.
"Après l’amour un lien si doux renaîtra dans nos cœurs fous, remplaçant nos vieilles détresses par des rimes frôlant la caresse" ("Après l’amour")
Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.