La Reine Garçon
(La grange aux belles / Modulor) mai 2021
Ils sont deux et ne font qu’un, Delphine Passant et Fabien Guidollet sont La Reine Garçon, duo épatant qui s’accorde au féminin singulier. Tout en douceur, leur premier album donne envie de regarder les ombres s’allonger, pour le plaisir de la communion avec la nature et l’agréable.
Ces deux-là n’en sont pas à leur premier projet, ensemble, ils furent le duo Vérone et Fabien fut également l’autre moitié de Facteurs Chevaux. Délicates magies, encore et toujours. A ceux qui pensent que les musiques douces sont larmoyantes ou soporifiques, voire d’un ennui profond, restez encore un peu, La Reine Garçon n’est rien de tout ça.
Sa musique, tout en guitares acoustiques et harmonies vocales est à la poésie ce que la vinaigrette est à la salade : indispensable, indissociable, élémentaire même. Les cordes sont délicatement pincées, quelques percussions par-ci par-là font battre le cœur de l’album, en un truc à faire se chalouper les corps sur des plages abandonnées, dans les clairières des forêts, sur les places désertées, dans le salon d’à côté.
Mais que serait la douceur sans la délicatesse ? La Reine Garçon a la grâce des nuées de moineaux et la légèreté d’un rêve en sépia. L’album est harmonieux, il dégage une certaine pureté en phase avec la nature et les éléments. Plus qu’une invitation au calme, il est une pause méditative dans nos quotidiens conçus comme des courses contre le temps, La Reine Garçon est la bande son des matins sereins, des midis restreints et des soirées où tout va bien.
Du couple, on ne sait pas vraiment où s’arrête l’un et où commence l’autre, Delphine Passant et Fabien Guidollet ont fusionné au point de se ressembler physiquement. Leurs voix se mêlent dans des chants ronds, entre vocalises chuchotées et murmures. Les mots sont les tonalités qui complètent les notes, des intensités qui s’unissent aux cordes. Les textes parlent d’égalité, de féminité et de tolérance, ils sont les mélodies qui s’impriment à nos ficelles de pantins capitalistes pour ressurgir comme des mantras apaisants.
Spirituel et un brin nostalgique, La Reine Garçon est sincère dans l’intime et imprégné d’émotions merveilleuses, celles qui font battre le cœur, simplement. Sans frontière ni manichéisme.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.