Ballet chanté de Bertolt Brecht et Kurt Weill, direction musicale de Benjamin Levy, mise en scène de Jacques Osinski, avec Nathalie Pérez, Noémie Ettlin, Guillaume Andrieux, Florent Baffi, Manuel Nuñez Camelino et Camille Tresmontant accompagnés par l’Orchestre Pelléas.
"Les sept péchés capitaux", dernière collaboration en 1933 après "L’Opéra de quat’ sous" et "Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny", du dramaturge Bertold Brecht et du compositeur Kurt Weill, résulte d'une commande pour les ballets de George Balanchine.
La partition de ce ballet chanté pour cinq voix et orchestre décline les tropismes bechtiens, ceux du capitalisme pathogène et de la société mercantile, qui dévoieny et broie et les âmes pures et innocentes, et la morale petite-bourgeoise avec le périple d'une jeune danseuse louisianaise, support pécunaire d'une famille veule et cupide, qui court les métropoles étasuniennes en quête de réussite.
Résumant ainsi l'argument augmenté du dédoublement janusien du personnage prinicipal "Poussée par Anna 1, Anna 2 évite chacun des péchés pour en commettre d’autres bien plus monstrueux avec la bénédiction de tous", le metteur en scène Jacques Osinski procède à sa transposition en théâtre musical en s'affranchissant d'une contextualisation spatio-temporelle réaliste.
Soit entre un décor constitué par un simple assemblage tubulaire parsemé de néons à la Dan Flavin, la diffusion invasive en continu sur écran suspendu de vidéos illustratives réalisées par Yann Chapotal et le jeu sur scène.
Le parcours initiatique parodico-mélodramatique en sept étapes est soutenu par autant de mouvements sytlistiquement différents inspirés de la musique populaire des années 1920 placés sous obédience d'une structure symphonique, allègrement dispensés par l'Orchestre Pélléas sous la direction de Benjamin Levy.
Il accompagne efficacement les ténors Manuel Nuñez Camelino et Camille Tresmontant, le baryton Guillaume Andrieux et la basse Florent Baffi qui campent la famille intervenant à la manière statique d'un choeur antique et le beau duo formé par la mezzo-soprano au timbre clair Nathalie Pérez et la gracieuse danseuse Noémie Ettlin qui interpètent cette fable sans morale.
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