Voilà le retour du plus francophone des écrivains russes avec la publication de ce nouvel ouvrage de Dimitri Bortnikov. J’ai découvert cet auteur il y a quelques années avec son ouvrage Face au Styx qui m’avait fasciné. Né en Russie, Dimitri Bortnikov écrit aujourd’hui directement en langue française. Tous ses ouvrages ont été unanimement salués par la critique et couronnés de prix, en France et en Russie. Face au Styx fut élu meilleur roman de l’année en 2017 par le Magazine Lire.
C’est donc avec un plaisir non dissimulé que je me suis lancé dans ce nouvel ouvrage de l’auteur russe, L’agneau des neiges, un livre formidable où la trace de l’intime rejoint celle de la grande Histoire. Et quand on me parle de la grande histoire, ceux qui me connaissent savent déjà que je ne pourrais pas être déçu.
L’histoire se déroule en Russie, au nord de la mer blanche. Maria, une jeune infirme, née au lendemain de la Révolution, apprend à survivre. Au fil des années, ballottée de région en région, elle s’illustre par son courage.
Après la perte de ses êtres chers, elle se retrouve à Léningrad, dont elle affronte le blocus par les forces nazies avec héroïsme. En charge de douze orphelins, elle mettra tout en œuvre pour les protéger, jusqu’à se sacrifier pour les sauver de la famine et de la mort.
Porté par une écriture toujours aussi particulière (on voit bien que l’auteur est russe et que le français n’est pas sa langue natale à la tournure de certaines de ses phrases), l’ouvrage rend hommage à sa mère comme nous l’indique la première page. Il débute par la naissance de Maria, qui naît avec un pied-bot. Une histoire marquée par le destin de la Russie à l’époque, par les voyages de Maria, des voyages longue distance dans une Russie marquée par l’immensité.
Une histoire marquée par une ville, Léningrad, une ville magnifique aux yeux de Maria qui va subir ce terrible blocus nazi. Une histoire marquée surtout par ce personnage de Maria, particulièrement émouvante, celle d’une enfant qui ne devait pas vivre longtemps et qui pourtant va réussir à survivre. Une femme qui va travailler dans un hôpital, dans un orphelinat aussi, qui va se retrouver confrontée à la violence du monde, particulièrement intense à cette époque. Une femme qui va devoir s’occuper de douze orphelins, les nourrir, les protéger alors que les dangers sont nombreux. Une femme avec un très grand cœur.
A la fois historique mais aussi très spirituel (référence au titre mais aussi le chiffre de douze pour les orphelins comme les apôtres), l’ouvrage de Dimitri Bortnikov est au final un très beau roman qui confirme tout le bien que je pense de cet auteur depuis Face au Styx.
Jean-Louis Zuccolini
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