"Fever dreams take me right back to the start
It's a part of the healing, so I guess that I'll give it a whirl
Fever dreams (someone told me)
Take me right back to the start (that you won't take money)
To the heart of the embryo (but you will take love)
Of pictures of the floating world (like a dove in the service of the sun)"
"Sometimes the most delirious states can produce the most ecstatic, euphoric and escapist dreams..."
A bientôt 40 ans, Conor O'Brien a construit, sans tambour ni trompette, son naturel timide prenant le dessus, une œuvre atypique dans le paysage pop moderne. Cinq disques pour une œuvre élaborée, lettrée, qui s’impose plus pour son écriture que pour sa roublardise. Une pop à tiroirs aux qualités mélodiques évidentes, réservoir à idées (et esthétiques : les touches d’électro dans The Art Of Pretending To Swim par exemple qui ont doucement fait muter, évoluer sa musique) et à émotions, intimes, mélancoliques.
Fever Dreams ne déroge pas à la règle bien au contraire, tant l’Irlandais maîtrise son sujet à la perfection. Fever Dreams est un disque, clairement ambitieux, presque vaporeux et hallucinogène, baigné de belles mélodies. Avec les quelques secondes de "Something Bigger" et le début de "The First Day", nous pourrions même nous demander si nous ne rêvons pas... impressions qui en fait ne nous quitteront plus. La suite nous fait plus ou moins planer au-dessus d’une pop-folk orchestrale aux accents psychédéliques un peu hors d’âge, aux arrangements soignés, une douceur comme du velours. Pourtant, il ne faut pas se fier à cette délicieuse émotion. Les Fever Dreams en question, représentent pour Conor O'Brien le cauchemar du stress du monde moderne. On retrouve une nouvelle fois cette vulnérabilité, cette incertitude face aux sentiments, face aux relations humaines qui caractérisent tant son écriture.
Un disque dans lequel on aimera se perdre, et ne pas se réveiller... "Hey, kid, now you’re part of a team in a new kind of a colourful dream and there’s a whole world in the palm of your hand".
# 13 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher
Le replay de la MAG#91, du théâtre, du cinéma, de la musique, de la littérature, c'est parti pour notre sélection de la semaine...Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.