Réalisé par Harry Macqueen. France. Drame. 1h35 (Sortie 8 septembre 2021). Avec Colin Firth, Stanley Tucci, Pippa Haywood et Peter MacQueen.
Avec son deuxième long-métrage, l'acteur Harry MacQueen poursuit dans la voie de l'intime commencée en 2015 avec "Hinterland".
Cette fois-ci, il ne s'est pas mis en scène et a confié les deux rôles principaux, à deux grands comédiens, l'anglais Colin Firth, oscarisé pour "Le Discours du roi", et l'américain Stanley Tucci, indispensable second rôle depuis trente ans, dont on n'a pas oublié la prestation dans "Le Diable s'habille en Prada", et par ailleurs réalisateur ("André Giacometti", "Final Portrait")
Dans "Supernova" d'Harry MacQueen, ils forment un couple qui s'aime depuis plusieurs décennies. Sam (Colin Firth) est pianiste et Tusker (Stanley Tucci) écrivain. La soixantaine arrivant, celui-ci ressent les prémices d'une maladie proche d'Alzheimer.
Devant donner un concert dans une région où ils ont leurs amis, Sam décide de la traverser en camping-car pour un dernier voyage avec un Tusker encore en possession de ses moyens.
On imagine qu'avec un tel sujet, on aurait pu sombrer dans un mélo au pathos gluant. Tel n'est jamais le cas dans cette histoire pourtant très minimaliste où, sauf scène de la fête chez leurs amis, ils sont toujours seuls à l'écran.
Mais la qualité des acteurs, la pudeur de la mise en scène et la justesse constante des sentiments dits ou suggérés aboutissent à un miracle d'émotion équilibrée. On pleure beaucoup, certes, mais pas seulement et l'on comprend très bien l'amour qui unit ces deux hommes.
La connaissance de la filmographie de ces deux comédiens qu'on a vu dans des blockbusters et que l'on retrouve ici faisant leur métier sans filet, à fleur de peau et de regards ajoute vraiment une autre dimension au film.
En plus, dans"Supernova" d'Harry MacQueen, Tusker se pose la grande question du suicide avant de perdre définitivement les pédales et donc, éventuellement, de la complicité de Sam dans sa disparition.
A un joli moment du film, Tusker dit à un jeune garçon avec qui il regarde un ciel étoilé que l'homme est fait de la poussière d'étoiles qui ont explosé. Il y a dans "Supernova" d'Harry MacQueen un parfum de métaphysique poétique, entre rêve et bon sens.
Allez communier à cet éloge de l'amour sous toutes ces formes, un amour païen pour le résultat d'une création aléatoire où règne, quoi qu'on en pense, de la beauté.
Une beauté en expansion quand le cœur des hommes bat à l'unisson et qui s'achève sur quelques notes sublimes du "Salut d'amour" d'Edward Elgar, joué au piano par Colin Firth lui-même... |