This
Night est le successeur attendu à "Streethawk
: A seduction", album qui avait connu un succès critique assez
important et avait permis de découvrir Destroyer en
France. Pas forcément évident alors pour Daniel Bejar,
seul membre permanent de Destroyer et membre honoraire des New Pornographers,
auteur par ailleurs de "Electric Version" agréable
album sorti il y a quelques mois déjà chez Beggars Banquet.
This Night est un disque pop-folk. A la fois un disque de songwriter mais
également un disque de musicien tant certains morceaux sont alambiqués,
ressemblant à première vue à de l'improvisation et découvrant
petit à petit leurs atouts ("The chosen few" et ses
riffs façon Santana) bien cachés derrière un esprit
lo-fi bien dosé.
Le coté pop est surtout présent sur des chansons comme "Here
comes the night" ou "Modern painters" dont les
intonations vocales font penser à la fois a Will Oldham de Palace
et à Tim Booth de James, mélange parfait de lo-fi et
de pop anglaise.
"This night" morceau folk très marqué années
70 sonne comme un improbable Bowie chanteur de folk, pas loin de
Nick Drake et sur "Hey snow white" Béjar s'autorise
une sorte de country blues débridé et puissant à grand
coup de guitares rauques très réussi sur presque 8 minutes.
Mais impossible de ne pas penser à Pavement sur "Holly
going lighly" (où la voix de Daniel Bejar surprend à
nouveau en jouant sur les terres de Grant Lee Phillips) ou sur "Trembling
Peacock" comme sur bon nombre de morceaux.
Ce mélange de styles déconcerte lors de la première écoute
mais en réitérant et prenant soin d'écouter chaque morceau
séparément il est aisé d’appréhender leur
richesse et d’apprécier la voix tantôt fébrile et
tantôt chaleureuse de Bejar qui y est sans doute pour beaucoup.
Fans de Lo fi à la Pavement, ou fan de folk un brin psychédélique/glam
d'une période révolue, jetez vous sur ce disque et profitez en
pour réviser vos classiques avec le Streethawk que l'on peut également
trouver en France par le biais de Talitres. |