Depuis le temps qu'on l'attendait, précédée par des rumeurs, des essais et des allusions, la première édition de la Route du Rock hivernale ouvre enfin ses portes. Après-midi dans l'auditorium du palais du grand large de Saint-Malo et soirées plus agitées à l'Omnibus pour finir en club à l'Escalier, c'est un programme complet avec plus de 15 groupes que nous propose Rock Tympans pendant ces 2 jours.
Premiers sur la scène du Palais du Grand Large, les américains de Thee More Shallows.
La salle est encore clairsemée et le groupe entame un set calme entre le guitariste-chanteur plongé dans les arpèges et ses deux compères alternant entre la batterie et une valise rouge récelant de multiples mystères sonores. Quand la guitare se fait parfois distordue on pense à Mogwaï et à une certaine réussite dans le mélange calme/tempête.
Un groupe à suivre.
Juste le temps du changement de plateau et c'est au tour de Verone de se produire avec leurs chansons pop dans une salle un peu endormie par les confortables fauteuils.
Quasiment toutes les chansons du Retour au Zoo seront interpretées sous une série de vidéos projetées par le 6ème larron installé dans un joli canapé de cuir.
L'univers du groupe est bien restitué et on retrouve entre deux mélodies de banjos ou de guitares le bestiaire surréaliste auquel ils nous ont habitué.
Troisième groupe et gros coup de coeur de la journée, Gravenhurst.
L'entrée est impressionante, en quelques notes de guitare et une première chanson intrsumentale, Nick Talbot et ses musiciens donnent le ton. Suivront de longues chansons tristes mêlant un chant clair et une guitare qui n'hésite pas à s'enflammer sous les coups du maître de cérémonie.
Le temps passe et, le groupe n'ayant plus le temps pour un rappel, Nick Talbot revient seul et demande au public ce qu'il doit chanter.
Il finira par une longue chanson triste qui termine parfaitement ce magnifique concert qui donne envie de rapidement réecouter le dernier album Fires In Distant Buildings.
The Earlies sont très attendus mais c'est en toute décontraction que le collectif s'installe sur la scène de l'auditorium pour le dernier concert de la journée dans ce lieu.
Malheureusement il ne suffit que de quelques chansons pour voir que la déception est à la hauteur de l'attente. L'album était calme, très calme, peu original mais intéressant.
En revanche le passage en live, malgré le nombre de musiciens, n'apporte pas grand chose, c'est mou et même s'il est toujours plaisant de voir un vrai collectif mélanger les instruments, on se prend à fermer les paupières.
Programmés au dernier moment suite à l'annualtion de White Rose Movement, ce sont les français de Rock & Roll qui inaugurent la soirée à l'Omnibus.
Gagnants du dernier concours CQFD, ils représentent parfaitement le retour du rock très hype parisien. Riffs tonitruands, déhanchements syncopés et chemises cintrés, le look et l'attitude sont là. On se retrouve trente ans en arrière dans un club enfumés entre des mélodies stoniennes et un style très mods. C'est actuel certes mais on reste un peu sur notre faim.
Heureusement qu'un tambourine man improvisé vient taper du pied de temps en temps sur la scène pour ajouter de la fantasie, on aurait presque finit par s'ennuyer.
Le deuxième groupe avait prévenu à la conférence de presse : la chanteuse de Duke Spirit est malade et le concert va être plus calme que d'habitude.
Que nenni ! Leila se dechaîne sur scène et entraine le groupe londonien dans un court mais très intense concert dans un orage de guitares et une rythmique sans faille.
La salle bien remplie est chaude pour accueillir les ovnis du jour, les Test Icicles.
Leur réputation les a précédés et elle n'est pas fortuite. Les trois larrons balancent leur rock déjanté à la lisière (parfois bien franchie) du heavy metal. Textes scandés, guitares déchirées et public à l'unisson.
Un étonnant moment qui verra même l'un de nos confrères de webzine se lancer dans des pogos effrénés au milieu de la foule en délire.
La Route du Rock en février c'est un peu comme les Trans : peu de têtes d'affiche, des découvertes, des joies, des déceptions mais surtout une bone dose de musique en plein hiver, et c'est bien le principal.
|