Je dois bien l’avouer, prononcer le nom de cette auteure venant de Géorgie est un vrai calvaire. La lire, je dois l’avouer l’est beaucoup moins. Son dernier roman qui a fait l’objet d’une presse dithyrambique en Allemagne nous est proposé dans une traduction française (bravo à Rose Labourie pour son formidable travail) qui se doit d’être lue absolument, particulièrement par ceux qui comme moi aime l’Histoire.
Dans un équilibre très maîtrisé, alternant les points de vue et les époques, l’auteure signe un roman de violence, de passion et de culpabilité inextricablement lié à l’histoire de l’Europe contemporaine, celle de l’éclatement de l’URSS, de la reconstruction des pays de l’Est et de la guerre en Tchétchénie.
L’histoire de cet ouvrage tourne autour de trois personnages. Une jeune comédienne géorgienne exilée à Berlin. Sesili dit "Le chat" a du mal à se remettre d’un drame familial et à trouver sa place dans un pays dont elle ne comprend pas tous les codes.
Alexander Orlov, surnommé "Le général", oligarque russe sans foi ni loi, voit ressurgir un terrible secret vieux de vingt ans. Rongé par le deuil et la culpabilité, "La Corneille", un mystérieux journaliste allemand, décide d’enquêter sur les exactions commises par les militaires russes lors de la guerre de Tchétchénie.
On a donc là trois êtres que tout oppose et qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Trois personnages qui, des montagnes de Tchétchénie à Berlin, en passant par Marrakech, Venise et Tbilissi, vont se trouver entraînés, malgré eux, dans le tourbillon d’une histoire qui les dépasse. Une histoire de guerre et de violence mais aussi une histoire de revanche et de passion.
Chaque chapitre est consacré à un personnage, que l’on apprend à découvrir au fil des pages jusqu'à ce que se précisent les liens qui existent entre eux. Ces trois personnages ont un point commun, une histoire tragique en commun autour du viol et de l’assassinat d’une jeune tchétchène une vingtaine d’années auparavant. Le roman est merveilleusement bien construit, avec intelligence, suffisamment documenté pour y intégrer des pans de l’histoire de l’Union soviétique. L’auteur nous parle de la guerre en Tchétchénie, de l’URSS du temps de la perestroïka puis de son délitement.
C’est un roman à la fois émouvant et bouleversant qui peut souffrir parfois de quelques longueurs d’écriture, rattrapées néanmoins par la qualité de la plume de l’auteur. Dans cet ouvrage, le romanesque rencontre l’histoire de façon magistrale, confirmant le succès qu’a pu rencontrer ce livre outre-Rhin, succès qui est amplement mérité.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.