Samedi, après une belle averse, le soleil brille sur Saint-Malo et l'auditorium est presque comble pour le concert de OMR qui proposent aujourd'hui un ciné concert sur un chef d'oeuvre suédois de Victor Sjöström, La Charette Fantôme.
Et face à la journée un peu en demi-teinte du vendredi, le samedi s'annonce tout à coup exceptionnel dès les premières notes du groupe. 1h30 de musique, 1h30 d'un quintet à la GY!BE matiné d'electronica subtile. Un véritable exploit réalisé sur ce film muet qui captive l'ensemble de la salle. Tout simplement fantastique. Les applaudissements sont à la hauteur du concert et on ne souhaite qu'une chose, revoir rapidement ce genre de performance par un groupe de ce niveau.
Difficile pour Villeneuve, et tous les autres groupes de la journée, de passer après cela tant les spectateurs sont encore sous le choc.
Et pourtant le duo aidé de 3 musiciens parviendra à séduire le public de la Route du Rock. Mélodies pop-rock et douce voix de Mélanie Pain pour un ensemble fort agréable. Reprise méconnue de Depeche Mode et pour finir une excellente version de Oh no en accoustique.
Dernier groupe du Palais du Grand Large et non des moindres, les Nits.
Ils préparent leurs prochains concerts intimistes en faisant leur propre première partie ce soir (dixit Henk Hofstede) à la guitare sèche, caisse claire et piano. Des mélodies inusables sur des projections vidéos adaptées et un grand nombre de fans émus dans les confortables fauteuils du lieu.
Départ pour la deuxième fois à l'Omnibus, la jolie salle de concerts de Saint-Malo aux gradins elevés et à la fosse spacieuse.
L'attente se compense en regardant les concerts 2004 et 2005 du festival sur l'écran géant et à l'heure dite arrive Baxter Dury vivement attendu.
Le britannique est à l'aise et se promène, bière à la main, sur le plateau. Le concert reprendra une courte série de ses chansons folk-rock avec quelques perles dont les très récentes Lisa Says ou Francescas Party en ponctuant l'exercice de blagues et de discussions avec le public.
Pas de rappel, il est passé comme un coup de vent en attendant de revenir nous voir cette année.
Très attendus également les Battles arrivent sur la scène etrangement agencée de l'Omnibus.
Batterie bien en avant, claviers sur les côtés et une impressionante série d'amplis à l'arrière qui présagent d'un concert énergique.
Et en effet derrière leurs visages tendres se cachent des instrumentistes totalement barrés. Le batteur en avant-scène se dechaîne, projetant baguettes et sueur en frappant une cymbale placée à 2m du sol (technique amusante déjà découverte chez les inconnus d'Agripon), deux guitaristes font crier les cordes, l'un en jouant du clavier en même temps, l'autre en tenant la guitare haute et en naviguant en acceleré sur le manche.
Un peu de Lightning Bolt, un peu de free-jazz, inédit et épatant à voir.
Tête d'affiche de la soirée, Giant Sand fait son entrée dans la salle pour un lancement piano-bar au clavier. Piano-bar ou plutôt saloon puisqu'en fait de tenanciers nous avons là de véritables experts du rock américain, de toutes les racines musicales.
Howe Gelb se lance dans des mélodies blues, passe en chanson folk pour finir dans un orage de distortion avec un solo improbable. Malgré quelques petits soucis (comme un Twin qui sera changé en direct), la magie opère.
La voix, la guitare, les musiciens, on sort difficilement de ce saloon ensamblé.
Aussi attendus par certains fans que M Pokora devant un collège de jeunes filles, les belges de Vive La Fête reviennent à Saint-Malo pour clore une nouvelle fois le festival.
Concept amusant et plutôt réussi d'une poupée chanteuse sussurant des niaiseries sur de l'electro-rock, ils parviennent sans grande difficulté à faire danser la totalité de l'Omnibus.
Pour sa première édition hivernale la Route du Rock prend un peu plus de risques que l'été, la programmation est plus variée, plus éclectique et finalement on apprécie d'autant plus les perles qui en ressortent.
Une bonne manière de découvrir les groupes qu'on reverra ailleurs cet été.
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