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puce Jean Louis Murat
Lilith  (Labels)  decembre 2003

Murat, en ... houla déjà ?? années de carrière nous a habitué à tout, pas souvent au pire (sans Regrets), parfois au meilleur (Cheyenne Autumn, Le manteau de pluie), souvent au haut de gamme (Live in Dolores, tournée Muragostang... ).

Une chose est sûre en revanche, c'est que Jean Louis Murat n'est pas homme à se laisser bercer par le succès et chaque album est une remise en cause, une source d'expérimentation (tantôt avec Calexico ou Elysian Fields, tantôt acoustique, tantôt rock ou plus électronique) mais toujours une surprise pour l'auditeur et le spectateur.

Ainsi donc, Mustango et sa chevauchée américaine fut suivie par le plus artisanal Moujik et sa femme, album en demi teinte, gorgé de belles chansons, qui pourtant n'a pas satisfait entièrement jusqu'à son auteur.

Après un projet avorté, ou plutôt en attente, d'enregistrement outre atlantique, Murat a écrit dans une certaine urgence, tout comme l'enregistrement qui s'en suivit, ce triple album Lilith. Lilith, le démon, symbole moderne du féminisme dont le nom sonne parmi les plus sulfureux, à la manière des Lola et Lolita comme l'a souhaité Murat. Toutefois, dans l'urgence, ça ne veut pas dire médiocre mais cela siginifie "prompt à saisir l'instant", l'énergie du moment, l'état d'esprit et cela se ressent sur l'ensemble du disque.

Dans ce triple album, comme au bon vieux temps, même si dans sa version CD il tient sur 2 galettes, Murat s'est entouré de Fred Jimenez et de Stéphane Raynaud, 2 rencontres musicales qu'il cherchait à faire depuis semble t il très longtemps. Ainsi plus que le résultat du travail de Murat face à lui même nous avons ici à faire à un véritable groupe basse batterie, chant et guitare. Un combo rock parfait. Comme le relève le dossier de presse, JLM n'a jamais été aussi proche de son Crazy horse à lui et cela s'entend.

Cet enregistrement quasi live, dans un coin de grange auvergnate, imprègne tout le disque ; le son est pur et chaleureux, et parfois on croit surprendre Murat penser tout haut ("La nature du genre") ou siffloter ("le désarmement intérieur").

Si les thèmes abordés sont bien entendu récurrents (la vie, la mort, soi et les autres, le pire et le mieux ...) les textes, toujours aussi bien tournés, sont néanmoins un peu moins obscurs et, du propre aveu de leur auteur, mieux écrits que sur le moujik sur lequel il reconnait avoir baclé les textes. On sent en revanche que musicalement, il s'est beaucoup libéré, en d'autres termes, il s'est fait plaisir, et nous avec.

Ainsi ce n'est rien de moins que 2 membres des Tindersticks qui sont venus lui préter main forte sur certains morceaux, notamment aux choeurs mais également et surtout aux cordes (jeu et arrangements). Et cela est bien perceptible sur "Le mou du chat" (ah ben oui il faut bien JLM pour oser un tel titre) et surtout sur le splendide "Se mettre aux anges", merveilleux morceau qui sait méler à la perfection l'émotion des meilleurs moments muratiens ("Le troupeau" par exemple) avec le savoir faire du vieux briscard qu'il est, le tout enrobé des cordes façon Tindersticks prolongement parfait du chant. Mais au delà de ces arrangements superbes, on imagine une escapade solo, JLM et sa guitare pour prolonger l'émotion de ce titre sur scène... à suivre.

Et pour preuve que Murat sait écrire des chansons, sans besoin d'autres arrangements (Anthony Reynolds nous livrait récement qu'une bonne chanson peut s'arranger de toutes les façons possibles, Murat le prouve) il ose sortir tout de suite derrière "Se mettre aux anges" le beau "Qui est cette fille", seul à la guitare, tout comme les 6 minutes du "Contentement de la Lady" et le très beau "Voleur de Rhubarbe" aux accents de comptine mélancolique.Et quand il prend le contre pied de nos chansons populaires c'est pour s'approprier "A la claire fontaine" qui devient sous ses accents mi-bretonnants et mi-orientaux "A la morte fontaine".

Si la plupart des titres sont interprétés par le trio Murat/Jimenez/Raynaud il est souvent fait appel, hormis au deux compères des Tindersticks, à quelques choeurs qui ont la bonne idée de ne pas couvrir la chanson, comme un instrument supplémentaire surlignant çà et là quelques mesures mettant en valeur le morceau ("Le cri du papillon", single tubesque ou "L'absence de vraie vie") ainsi qu'un vrai duo, rare chez Murat (si l'on excepte Madame Deshouilleres et Isabelle Huppert) avec Armelle Pioline de Holden qui lui rend la pareille après que JLM ait participé à un titre sur l'album de Holden, justement.

Mais c'est bien sur sur le premier morceau du 1er disque que le ton est donné. "Le jour du jaguar" avec ses ronflements de guitares nous confirme si besoin était tout ce qui est dit ici. Murat et ses 2 compères ont trouvé leur marque et cet album va faire date. Peut être le meilleur de Murat, sans doute et paradoxalement un des plus aboutis dans sa quête du saint graal du rock 'n' roll. Inutile d'envier d'avantage Neil Young, inutile de vouloir se payer le Crazy Horse quand on a ce talent ci. Inutile aussi de ne pas chanter en français, cette langue qui parait si lourde à porter pour nos stars hexagonales (sic) et que JLM rend aussi belle que sous la plume de nos plus grands poêtes.

Enfin bref, il y aurait tant à dire de ce disque, tant à dire de Jean Louis Murat, on aimerait attirer votre attention sur le très rock'n'roll "Gel et Rosée" et sur le plus pop "Emotion" qui lorgne du coté des plus grands songwriters anglo saxons (on pense a Lloyd Cole notamment) mais on va vous faire confiance, et vous laisser découvrir les 23 titres par vous même.

Car il faut se rendre à l'évidence, pour ceux qui n'ont pas encore bien compris, Murat ne fait pas dans la mièvre chanson française, Murat est un musicien Folk / Rock qui utilise avec succès la langue de Molière. Alors oubliez vos préjugés, oubliez Mylene F. et Pascal O, jetez vos vieux Johnny H. et enfin découvrez ce dont notre auvergnat est capable.

Justice doit être rendue, qu'on se le dise !

 

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David         
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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