Akene
(Ici d?Ailleurs / L'Autre Distribution) novembre 2021
On ne sait jamais à quoi s’attendre lorsque l’on se retrouve avec un nouvel album de Gontard. Spécimen unique en son genre trace le sillon de son œuvre musical avec ce cinquième album au gré de propositions toujours originales que j’aime beaucoup.
Jean-Louis Murat a eu sa nationale 89 comme inspiration, Gontard s’empare de la nationale pour Akene, un album de douze titres construit comme l’épopée-western d’un mecton en vadrouille sur cette route très connue qui descend vers le sud. Mais c’est aussi un voyage dans le temps qu’il nous propose, celui d’une période comprise entre les années 1975 et les années 1985, périodes riches en références musicales, littéraires et cinématographiques.
Le premier titre "Le plein de super" me fait découvrir un Gontard différent des albums précédents. Plus mélodique, peut-être même plus optimiste, les sonorités très années 80 accompagnent ses textes toujours autant appréciés. Sa voix se fait plus plaisantine, nostalgique et apaisée.
Gontard nous embarque aussi vers des contrées reggae avec le titre "La séduction" mais aussi vers des musiques du monde avec "Mahalia Dooyoo". Décidément, ce Gontard ne cesse de nous surprendre et encore plus lorsqu’il nous propose deux superbes titres avec "Femme d’entretien" et "Homme perdu". "Femme d’entretien" est un superbe titre piano-voix qui parle de sa mère quand "Homme perdu" nous propose aussi un très beau texte sur la condition masculine.
"Akene Guetno" vous fera sourire, tout en pensant à un célèbre groupe de rock quand "La chanson de Cédric" dévoile une ambiance plus mélancolique. On prendra plaisir à repérer toutes les références aux années 80 présentes dans les différents titres de Gontard.
Si je ne devais garder qu’un titre de cet album, je serais bien ennuyé car je les trouve tous remarquables, bien que différents et parfaitement cohérents mis ensemble. Ceci dit, je pense quand même que je jetterai mon dévolu sur le titre "Camion" que j’aime particulièrement. Dès les premières secondes, mes oreilles s’accrochent au texte de l’artiste, à son verbe qui le caractérise.
Qu’il parle ou qu’il chante sur des musiques proposées par son groupe d’excellents musiciens, Gontard capte notre attention. Gontard continue à poser à merveilles ses textes et ses mélodies frondeuses et à les relier aux joies et malaises intimes. "Le vent sifflera trois fois" nous dit-il dans son dernier titre, qui parle de Pompidou, de retraites, de Giscard, de sa jeunesse, d’histoires d’amour chez Lelouch. Gontard est bavard et on aime quand il l’est. Parce que ses textes nous parlent, une fois encore.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.