Spectacle de chansons conçu par Caroline Montier avec la collaboration artistique de Caroline Loeb et interprété par Caroline Montier accompagnée par le contrebassiste Stephen Harrison (en alternance Sylvain Dubrez).
Après son immersion dans la chanson française à texte des années 60-70 avec son spectacle "Barbara amoureuse" qui revisitait avec pertinence et sensibilité le répertoire de Barbara, Caroline Montier réitère avec celui d'une autre longue dame brune Juliette Gréco.
La muse germanopratine de l'Après Guerre dont Raymond Queneau disait qu'elle appartenait à "l’école des enfants pas sages" s'est consacrée à la chanson pendant plusieurs décennies et jusqu'à sa tournée d'adieu en 2015 avec l'interprétation de textes aux signatures souvent devenues illustres, entre autres, de Prévert à Ferré en passant par Brel et Gainsbourg et Gérard Jouannest d'où un conséquent et éclectique corpus.
Toujours avec la collaboration artistique de Caroline Loeb, Caroline Montier présente un récital qui, même si introduit par l'emblématique "Jolie Môme" et incluant une amusante revisite du fameux "Déshabillez-moi" avec la complicité du contrebassiste Stephen Harrison, ne se compose pas du florilège des titres cultes de Gréco femme libre, féministe et libertaire qui, sur scène, jouait et déjouait les codes de la féminité et souvent célèbrait l'amour par le prisme du plaisir.
En effet, intitulé "Juliette Gréco la femme", il trace un panorama du féminin de l'éternel féminin ("La Femme") à la petite vertu du paradis ("La Lelluia") avec les petites contrariétés amoureuses ("Ta jalousie", "Le Tango", "Je mens") que Caroline Montier reprend à son compte dans une interprétation épurée exempte de toute théâtralisation ni mimétisme tant postural que vocal.
Avec ce spectacle dispensé en s'affranchissant, de manière aussi bienvenue que pertinente de tout intermède pseudo-biographique ou explicatif, Caroline Montier, chanteuse remarquable et musicienne accomplie qui s'accompagne au piano, et même en l'espèce au ukulélé pour l'humoristique opus "Le Tribunal du coeur", rend un superbe hommage à celle surnommée Jujube décédée en 2020 qu'elle salue avec le beau pied de nez à la mort du titre "A la mort de Juju". |