Biopic théâral de Serge Kribus interprété par Laetitia Casta accompagnée de la pianiste Isil Bengi dans une mise en scène de Safy Nebbou.
Pianiste restée longtemps dans l'ombre et qui ne connut la reconnaissance que tardivement, Clara Haskil est une pianiste roumaine juive née en 1895 à Bucarest et qui décédera d'une chute dans les escaliers de la Gare du Midi à Bruxelles en 1960.
C'est d'après sa biographie que Serge Kribus a écrit ce "Clara Haskil, prélude et fugue" qui parcourt la vie cahotique de cette musicienne prodige dont on découvre dès le plus jeune âge un don pour le piano qu'elle joue à l'oreille.
Dans les espaces délimités par la lumière précise et magique d'Eric Soyer, Laetitia Casta dans une très belle robe Yves Saint-Laurent incarne avec toute sa sensibilité une Clara émouvante et en proie au doute. A ses côtés, la pianiste omniprésente (Isil Bengi au sublime doigté) comme son double joue des airs marquants.
De son enfance à Bucarest dont elle gardera l'amour de la neige, à Paris en passant par Vienne puis en Suisse où elle vivra ses dernières années, la pièce relate les années d'apprentissage de cette pianiste instinctive, ses rencontres marquantes et les épisodes douloureux qui jalonneront son chemin.
Sa famille et ses soeurs dont elle sera éloignée trop tôt, ses professeurs, les deux guerres, la précarité, le traitement de sa scoliose... Plusieurs thèmes qui seront évoqués dans cette pièce et défileront, évoqués par Laetitia Casta remarquable et plus que convaincante dans ce rôle dont elle semble on ne peut plus proche.
La belle mise en scène de Safy Nebbou donne à cette comédienne un écrin somptueux pour une prestation solide et bouleversante comme la chute de flocons de neige dans la nuit.
Un très beau moment. |