Textes de Samuel Becket dits par Denis Lavant dans une mise en scène de jacques Osinski.
Obscurité. Puis dans un faible halo, sa silhouette droite et immobile apparaît. La voix rocailleuse et traînante articule lentement les mots comme pour les jeter au vent sans en perdre un seul. Denis Lavant se met une nouvelle fois totalement au service d'un auteur et d'une langue, celle de Samuel Beckett en l'occurrence, avec "L'Image", montage de quatre textes courts de l'auteur irlandais - "L'image";"Un soir";"Au loin,un oiseau" et "Plafond" - issus du recueil "Pour finir encore et autres foirades", réflexions sur l'existence et la mort, ayant fait de la concision une marque de fabrique Le comédien familier de l'univers beckettien, puis qu'il a déjà joué nombre de ses textes, semble on ne peut plus à son aise dans cette poésie nébuleuse et austère où passent parfois quelques fulgurances. Il se fait entièrement passeur et la mise en scène de Jacques Osinski, au style tout aussi minimaliste que la poésie de l'auteur d'"En attendant Godot", donne à cet exercice la pureté la plus grande. Un moment suspendu et rare où le silence invite à rejoindre les mots et l'intime de Beckett. |