Tragi-comédie clownesque de la Compagnie Sapiens Brushing, mise en scène d'Alexandre Pavlata, avec Ines Lopez (ou Claire Dosso), Clara Marchina, Stéphane Dupéray et Pauline Woestelandt.
Avec le titre "Acid Cyprine" en référence explicite à la sécrétion vaginale accompagnant l'excitation sexuelle et la jouissance féminine et sous-titré "un spectacle de femmes avec des femmes sur des femmes et les autres'", la création collective de la Compagnie Sapiens Brushing annonce clairement sa thématique. Tout comme son quasi manifeste : "Acid Cyprine est comme un cri de contestation, une rébellion ludique et tragique contre et avec nos limitations pour réinterroger les espaces possibles de libertés dans nos corps, nos vies sociales et intimes de femmes, d'hommes et d'humains". Tout est donc révélé quant aux tropismes de la constellation néo-féministe qui ont inspiré le quatuor aux manettes de l'écriture de plateau qui s'est affranchi du registre mainstream de l'agitprop, au demeurant historiquement connoté, de la profération "girl power" pontifiante et sentencieuse au profit d'une roborative théâtralisation performative pluridisciplinaire. Ainsi, incluant comédie, danse et burlesque sous obédience clownesque avec la mise en scène confiée au circassien Alexandre Pavlata,l'opus démarre sur le mode "Il était une fois" avec quatre jolies princesses de contes de fées - Stéphane Dupéray en bleu, Ines Lopez (ou Claire Dosso) en rose, Clara Marchina en jaune, et Pauline Woestelandt en blanc - en robe de tulle coloré, couronne de strass et baskets. Et, tels des clones dysnésiens borderline, elles entonnent la chanson-phare "Libérée, délivrée" du film d'animation "La Reine des Neiges" avant de dynamiter, dans une succession de tableaux illustratifs négociant entre le comique et le tragique, et avec pour scénographie les seules lumières d'Aurélien Lorillon et Fabrice Peineau, les clichés et tabous pour dénoncer, à l'aune de la choralité et de la sororité, l'asservissement des corps et l'oppression des esprits. Les auteures-comédiennes dispensent un spectacle jubilatoire et relèvent le défi qu'elles s'étaient imposé, challenge qu'elles s'étaient imposé, celui d'"un processus ludique de réflexion critique" |