Comédie policière d'après un roman d’Irina Drozd, adaptation de Didier Ruiz et Nathalie Bitan, mise en scène de Didier Ruiz, avec Nathalie Bitan et Laurent Lévy.

Avec "Polar grenadine", la Compagnie des Hommes propose un spectacle hors normes.

En effet, il s'avère singulier en raison de son genre peu usité, celui de la comédie policière, ambitieux par son annonce comme "un polar pour des spectateurs de 9 à 99 ans" et atypique par sa forme en ce qu'il opère sur la porosité notamment esthétique de différents médiums.

Ainsi Didier Ruiz et Nathalie Bitan ont procédé à l'adaptation d'un opus contemporain de la littérature jeunesse porteur de belles valeurs, "Un tueur à ma porte" d’Irina Drozd dans lequel un enfant aveugle témoin d'une agression est poursuivi par le criminel qui ignore cet handicap et ce, en évitant la lénifiance parfois attachée au spectacle à destination du jeune public pour viser une audience tous publics.

Une entreprise réussie avec une partition mixant suspense et humour et qui, de surcroît, revêt un format singulier particulièrement attractif par l'hybridation de codes ressortant au théâtre, avec le travail à la table, et au roman graphique, avec la projection en fond de scène des épatants décors dessinés par Nathalie Bitan.

Ainsi qu'au feuilleton radiophonique avec l'intrigue dispensée à la voix en narration dialoguée et bruitages ad hoc avec la création sonore d’Adrien Cochet et même au cinéma avec la collaboration de la scénographe Solène Fourt et de la vidéaste Zita Cochet, l'ensemble étant orchestré par le maestro Didier Ruiz.

Et point de baguette pour diriger Nathalie Bitan et Laurent Lévy, déjà rompus à cet exercice avec les "Apéros polars" antérieurement dispensés par la compagnie, qui, au diapason, officient à merveille avec talent dans le jeu multi-rôles et captivent le spectateur.

Donc, mission accomplie.