En coproduction avec les musées de Pontoise, le Musée de Lodève présente une exposition-rétrospective dédiée au peintre Jean-Francis Auburtin (1866-1930) surtout connu pour ses grandes peintures décoratives réalisées pour des commandes publiques.
Sous le titre "Jean-Francis Auburtin - Un Age d'or" elle est consacrée à sa production parallèle et donc plus confidentielle, celle d'une peinture de chevalet dans son genre de prédilection, celui du paysage.
Conçue sous le commissariat d'Ivonne Papin-Drastik, conservateur en chef du patrimoine et directrice du musée précité, elle réunit un florilège d'une centaine d'oeuvres déployé dans un parcours géographico-thématique invitant le visiteur à un voyage artistique dans les régions françaises.
Jean-Francis Auburtin, le symboliste de la mer*
Jean-Francis Auburtin, peintre sur le motif, s'absorbe dans le spectacle de la nature et la contemplation du paysage comme une manière d'être au monde et essentiellement du paysage maritime et des rivages, et, parfois de la montagne.
Et en un temps de confluence des mouvements artistiques en rupture avec l'académisme, il opère par syncrétisme avec notamment les figures tutélaires de figures tutélaires de Puvis de Chavannes, Gustave Moreau et Claude Monet.
Ainsi, avec l'impressionnisme avec la touche fragmentée ("Belle-île en mer, Goulphar") et l'exploration expressionniste de la couleur dans un travail sériel ("Pic de Béhorleguy") et bien évidemment Claude Monet avec en outre une similitude des panoramas représentées, qui suscite une résonance que le Musée des impressionnismes de Giverny a exploré avec l'exposition "Monet-Auburtin - Une rencontre artistique" en 2019.
Egalement le synthétisme de l’Ecole de Pont-Aven avec la simplification des formes et la pratique des grands aplats ("Ciel rose sur Cap Myrthe") et le japonisme avec le cadrage panoramique, le minimalisme du trait ("Cap d'Antifer") et l'économie de couleurs ("Cap des Médes","Pic de Béhorléguy", "Calanque des Indiennes-Porquerolles") qui a suscité l"exposition "Le Japonisme de Jean-François Auburtin" au Musée de Morlaix en 2012
De même, le symbolisme sur le thème de la baigneuse avec la recontextualisation mythologique en naïade, nymphe et sirène ("Thalassa", "Deux nus sur une plage", "Le Matin -Calanque de Porquerolles")
Et plus particulièrement le nabisme, sans être affilié au mouvement Nabi, Jean-Francis Auburtin en décline nombre des tropismes, dont les choix plastiques et esthétiques ainsi que la référence à l'Age d'or d'une nature immanente et édénique, le théoricien de celui-ci, Maurice Denis, le surnomme "le peintre des naïades blondes et des mers d’azur", à apprécier en regard de l'exposition concomitante "Maurice Denis - Bonheur rêvé" au Musée départemental Maurice Denis à Saint-Germain en Laye.
Ce qui distingue Jean-Francis Auburtin tient à l'éclectisme de sa palette qui s'adapte aux particularismes géographiques ainsi des couleurs saturées qui seront celles du fauvisme pour les paysages du Sud ("Rochers fauves à Porquerolles") au camaieu pastel du nabisme pour les rivages normands ("Ciel d'orage", "Falaises à Varengeville", "Etretat, cap d’Antifer").
A regarder en préambule à la visite :
une sélection des oeuvres exposées
la vidéo de l'exposition in situ
un vidéo in situ de l'exposition "Monet-Auburtin - Une rencontre artistique" au Musée des impressionnismes de Giverny en 2019 |