Je dois bien avouer que j’étais complètement passé à côté de cette nouvelle publication, moi qui suis pourtant à l’affût des nouveaux livres d’Haruki Murakami, cet auteur japonais mondialement connu que j’apprécie beaucoup. Il m’a suffi d’une publication sur internet pour me rendre compte de mon oubli, vite rattrapé pour pouvoir vous faire part de mon modeste avis sur sa dernière publication.
Déjà, c’est un recueil de nouvelles que nous propose l’auteur japonais et non pas un roman, ce que je préfère au passage. Après le succès de Des hommes sans femmes, Murakami renoue donc avec la forme courte. Composé de huit nouvelles inédites, écrites, comme son nom l’indique, à la première personne du singulier, l’ouvrage est un recueil troublant, empreint d’une profonde nostalgie, une sorte d’autobiographie déguisée dont nous ferait cadeau le maître des lettres japonaises.
En jouant avec la Première personne du singulier, Murakami laisse planer le doute sur le fait qu’il soit le narrateur, qu’il s’agisse de ses propres souvenirs, qu’il nous parle de lui mais aussi un peu de nous.
On retrouve l’univers typiquement murakamien, des femmes inaccessibles, des hommes fragiles et solitaires, des rencontres de hasard et toujours l’irruption du rêve ou de l’onirisme, en la personne d’un vieillard philosophe, d’un singe voleur de nom ou de Charlie Parker ressuscité. Il se dégage de la lecture une atmosphère troublante et éminemment poétique, pour dire la difficulté de trouver sa place dans le monde, de donner un sens à son existence, mais aussi la beauté de certains moments à la simplicité tout sauf anodine. On y retrouve aussi des références constantes à la musique qui viennent pimenter les histoires qu’il nous raconte autour de Charlie Parker, des Beatles aussi, du carnaval de Schumann.
Avec cet ouvrage, l’auteur confirme tout le talent qu’il possède pour l’écriture que cela soit pour les romans ou les nouvelles. Les amateurs de l’auteur comme moi s’y retrouveront quand ceux qui ne le connaissent pas encore pourront le découvrir avec cet ouvrage qui leur donnera surement l’envie d’aller lire l’un de ses nombreux romans. Ils n’auront alors que l’embarras du choix, tant l’oeuvre du Japonais est conséquente et de grande qualité. |