On se doutait qu’un nouvel ouvrage d’Alan Parks allait sûrement débouler en cette année 2022, lui l’auteur écossais qui a eu la judicieuse idée de consacrer une grande fresque criminelle se déroulant à Glasgow au cours de l’année 1973. Cette fresque a débuté en 2018 avec Janvier noir, s’est prolongé en 2020 avec L’enfant de février et se poursuit donc ce mois-ci, toujours aux éditions Rivages avec Bobby Mars forever. L’auteur nous propose donc de poursuivre l’aventure, surtout l’enquête aux côtés de l’inspecteur Harry McCoy.
Glasgow ne connaît pas de répit en cette année 1973. C’est l’été et tout le monde ne parle que d’une chose : l’enfant de la ville, le rocker Bobby Mars est mort d’une overdose dans un hôtel. Pourtant, l’inspecteur Harry McCoy de la criminelle a d’autres préoccupations. La petite Alice Kelly a disparu. Et comme si cela ne suffisait pas, Murray, le supérieur de Harry, le charge officieusement de retrouver sa nièce, une adolescente rebelle qui a de mauvaises fréquentations. McCoy voit bien sur un lien entre les deux disparitions, et dans ce type d’affaire, chaque minute compte.
Pas de surprises dans ce nouvel opus d’Alan Parks qui est dans la lignée de l’excellent L’enfant de février. On change de saison, avec l’été et le mois de juillet qui rompt avec l’hiver de février. Et en plus il fait plutôt chaud à Glasgow, ce qui pourrait surprendre pour ceux qui connaissent le climat écossais.
Avec cet ouvrage qui croise plusieurs intrigues efficacement, on retrouve l’écriture noire d’Alan Parks, parfaite pour décrire l’ambiance dans les ruelles sombres de Glasgow. On retrouve aussi avec grand plaisir le personnage d’Harry, ce flic qui n’a pas peur de dire ce qu’il pense, qui démarre au quart de tour, capable de se servir trop vite de ses poings et en même temps de faire preuve de délicatesse. Avec ce personnage, qui gagne en épaisseur au fil des livres, on peut penser qu’Alan Parks a encore un bon bout de chemin à faire avec lui.
Dans cet ouvrage, l’auteur a aussi eu la bonne idée d’y intégrer une dimension musicale, une ambiance très rock qui tourne autour du musicien Bobby Mars dont on va suivre l’évolution faite de gloire et de décadence. Après le foot dans le précédent ouvrage (très important à Glasgow autour de deux clubs qui se détestent), ce n’est pas surprenant d’associer le rock à Glasgow dans ce troisième livre consacré à cette ville, qui plus est dans les années 70.
Une ville de Glasgow toujours superbement détaillée et décrite, marquée par ses banlieues pauvres et délaissées, ses pubs où la bière coule à flot (tout comme le whisky d’ailleurs).
On attend maintenant le roman suivant concernant cette année 1973, sachant que l’auteur en a prévu douze, comme autant de mois dans l’année. Un projet conséquent et ambitieux pour un défi que l’auteur saura relever sans problèmes avec toujours le souci de nous proposer des lectures agréables, jamais redondantes. |