Comédie dramatique de Laure Loäec, mise en scène de Frédéric Thibault et Zakariya Gouram, avec Alice Berger, Amandine Dewasmes (ou Amandine Pudlo), Zakariya Gouram (ou Thomas Drelon), Aymeric Lecerf (ou Yannik Mazzilli).
Selon la formule consacrée, le mariage est contracté pour meilleur comme pour le pire et Laure Loaëc avec sa partition de "Noces de corail" traite du pire, et du pire du pire avec la maladie incurable d'un enfant, pour explorer son impact et la résistance du couple. Si cette maladie, un corail poussant dans sa tête, n'est pas sans évoquer le nénuphar de "L'Ecume des jours", la résonance avec cet opus surréaliste culte ne va pas au-delà car si Boris Vian transcende de manière surréaliste une histoire d'amour, le couple de Laure Loaëc s'enlise de manière réaliste dans la divergence réactionnelle face à l'épreuve. A l'écriture, l'auteure procède de manière puzzléique en multipliant les points de vue et agrégeant tous les modes narratifs qui se déploient sur scène en récits, monologues, soliloques et brèves scènes dialoguées avec en sus des séquences en adresse au public parfois sur le mode de l'interactivité. Une écriture sur laquelle se calque la mise en scène de Frédéric Thibault et Zakariya Gouram, qu'ils qualifient dans leur note d'intention de "mise en scène décalée afin d’éviter de tomber dans le pathos", avec un traitement à la limite du tournis qui navigue de la comédie au drame en passant par des bulles fantasmagoriques. Thomas Drelon et Alice Berger campent respectivement le médecin peu versé dans l'accompagnement des familles et la fillette témoin de la dévastation parentale, et le jeu est mené par Amandine Pudlo, en mère combative jusqu'à l'hystérie et Yannik Mazzilli en père dévasté jusqu'à l'effondrement, tous deux convaincants. |