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Studio Raspail  (Paris)  17 mars 2006

A l'occasion de son centenaire la Société littéraire de La Poste fête a reçu à l'écrivain, dramaturge et académicien René de Obaldia pour une soirée d'hommage le 17 mars à 19H30 au Studio Raspail.

L'oeil vif et amusé, le sourire aux lèvres, l'air juvénile, plein d'humour, René de Obaldia s'est prêté avec grâce à l'interview de Xavier Jaillard émaillée d'hommages rendus par les comédiens qui ont interprété ses oeuvres.

Xavier Jaillard : Nous sommes très heureux de votre présence, René Obaldia, poète, écrivain, auteur dramatique et membre de la docte Académie Française.

René de Obaldia : Il faut s'entendre sur les termes de docte académie. Ce n'est pas si sérieux que vous le croyez. Il y a quand même des gens merveilleux que je suis heureux de rencontrer à l'Académie et qui ne sont pas des vieillards squelettiques qui se penchent sur un mot qui tombe en poussière.

Il existe une grande vitalité au sein de l'Académie. André Salmon, l'ami d'Apollinaire qui a beaucoup œuvré pour le s peintres de son époque, disait : "Il y avait autrefois un poète si pauvre, si abandonné, si dénué de ressources que lorsque l'Académie Française lui proposa un fauteuil il demanda la permission de l'emporter chez lui.

Xavier Jaillard : Humoriste et poète, voilà comment vous vous présentez.

René de Obaldia : Oui. J'ai commencé par la poésie qui reste très importante pour moi. En grec cela signifie ce n'est pas simplement d'écrire des vers et d'aller à la ligne, c'est un état d'être. Max Jacob à qui on demandait un jour quelle était la différence entre un romancier et un poète répondait : "Le romancier travaille, le poète souffre". Comme je suis les 2 voyez dans quel état je peux être.

Xavier Jaillard : Maître…

René de Obaldia : Oh, appelez moi "Réné" (avec l'accent).

Xavier Jaillard : Il est vrai que vous êtes panaméen.

René de Obaldia : Comment peut-on être panaméen ? Je suis effectivement panaméen et français.

Xavier Jaillard : Trouver un fil conducteur est difficile car vous un 'avez pas l'esprit d'escalier mais une folie créatrice permanente dans votre œuvre. "Les innocentines" sous titrées "Poèmes pour enfants et quelques adultes".

Pierre Jacquemont, accompagné par Véronique Jacquemont au piano, interprète quelques unes de ces pièces mises en musique par Gérard Calvi dont "La Sologne" ("Vivement mes dix ans/Pour aller en Sologne/En Sologne la neige/Tombe jusqu'au mois d'août. …En Sologne il y a/Princes et troïkas./C'est un peu la Pologne/Mais en plus délicat/Loups et Princes sans cesse/Font que fatalement/Surgissent des Princesses").

Et "Le geai gélatineux geignait dans le jasmin" cité dans l'Anthologie de la Poésie française du XXe siècle qui recèle plus beau vers de la langue française avec "Gé, gé, gé, les gé expirent dans le ji".

Xavier Jaillard : Comment vous vient l'inspiration? Est-ce compliqué ou cela vient-il tout seul?

René de Obaldia : Si cela tombait tout seul, ce serait trop beau. Non, c'est très mystérieux comme tout acte de création. Cela résulte d'une grande attention portée sur le monde et sur les autres qui suscite certaines réflexions, plus ou moins heureuses, que je note. Mais l'acte créateur reste très mystérieux et je ne peux pas aller plus loin dans ma réponse.

Nous accueillons Bérangère Dautun qui lit un extrait de l'essai radiophonique "Les larmes de l'aveugle" écrit en 1964

Xavier Jaillard : D'où vous vient ce sens de l'humour, de la dérision ?

René de Obaldia : C'est une question de nature. J'ai un sens de la dérision et une certaine distance entre les actes des hommes qui sont assez incompréhensibles et mystérieuses d'une certaine manière. Avec un regard dont je ne suis pas maître. C'est une question de distanciation comme disait Bertold Brecht…mais cela n'a aucun rapport.

Henri Garcin joue un extrait de la succulente comédie "La baby sitter"

Xavier Jaillard : Une de vos pièces les plus connues est "Monsieur Krebs et Rozalie" qui a été jouée en 1975 par Michel Bouquet et Annie Sinigalia.

Michel Bouquet, qui n'a pu être présent à cette soirée, tient néanmoins à vous faire savoir qu'il voulait reprendre la pièce en 2006.

 

Quant à Annie Sinigalia, elle est présente avec Anne Jacquemin pour nous proposer un extrait de cette pièce.

 

Xavier Jaillard : Et les vers vont bien?

René de Obaldia : C'est mon sentiment poétique. Dans "Du vent dans les branches de sassafras" si à un moment donné la putain se met à parler en alexandrins, ce qui peut paraître surprenant, j'ai pris, comme les classiques, le meilleur moyen pour faire avancer l'action. Je ne pouvais pas dans l'espace clos dans lequel était enfermé le western de chambre faire l'attaque de la diligence ou le ranch qui flambe. Et cette forme est d'autant plus amusante compte tenu de la personne qui disait ces vers.

Annick Alane incarne Myriam qui nous raconte les derniers moments de Pancho City dans "Du vent dans les branches de sassafras".

René de Obaldia nous gratifie même d'une remarquable imitation de Michel Simon qui remonta sur scène en 1965 avec cette pièce.

Xavier Jaillard : Vous avez eu un interprète prestigieux en la personne de Roland Dubillard qui est également un auteur proche de vous.

René de Obaldia : Roland Dubillard est de la même famille d'auteurs que moi. C'est d'abord un acteur, qui a été le premier à interpréter les "Impromptus à loisir". Il y a un cousinage bien évidemment.

Maria Machado : Dubillard a effectivement interprété deux pièces mais il dit que René n'en était pas trop content.

René de Obaldia : La présence de Roland Dubillard est fascinante et singulière. Tous ceux qui l'ont vu sur scène vous le diront. Quand il a joué "Le grand vizir" il était extraordinaire. Mais il était très mauvais dans "Poivre de Cayenne" qui raconte l'histoire de deux bagnards : un petit râleur qui parle sec et un grand qui est une grande nouille.

Or, Roland Dubillard avait le rôle du petit nerveux ce qui ne convenait pas à son phrasé. Il parlait lentement avec des pauses et son partenaire devait dire "Ne t'énerves pas!" ce qui était en porte-à-faux. Cela ne retire rien à l'admiration que j'ai pour l'acteur et pour l'auteur qu'est Roland Dubillard.

 

Maria Machado : Dubillard aime beaucoup votre humour et vous êtes un peu plus méchant que lui et plus engagé.

J'aimerais vous lire "Laissez moi reposer sur le ventre des veuves" un poème grave qui m'a profondément touchée.

Xavier Jaillard : Pour finir, avez-vous une actualité toute proche ?

René de Obaldia : C'est un livre qui va paraître aux Editions Grasset début mai et qui d'après mon éditeur est un cousin vicieux des "Innocentines".

La soirée se clôt sur le dévoilement du buste de René de Obaldia créé par Agnès Rispal.

 

Crédits photos : David (plus de photos sur la galerie de Froggy's)


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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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