Spectacle du Collectif L'Avantage du doute, conception et jeu de Mélanie Bestel, Judith Davis, Claire Dumas, Nadir Legrand et Maxence Tual.
A l'entreprise chorale pour l'écriture, la mise en scène et le jeu, les membres du Collectif L'Avantage du doute proposent dans le cadre de sa vocation dédiée, celle de l'exploration satirique de sujets sociétaux contemporains et leur impact au croisement de l'intime et du politique.
A ce titre, il est souvent comparé aux Chiens de Navarre ou au Raoul Collectif voire à la Compagnie du Zerep sans toutefois l'esprit Hara-Kiri des premiers, le surréalisme burlesque du deuxième et la folie performative de la troisième.
Après l'utopie libertaire ("Tout ce qui reste de la révolution, c’est Simon"), le monde de l'entreprise ("La Légende de Bornéo"), la puissance médiatique ("Le bruit court que nous ne sommes plus en direct") et le consumérisme ("La Caverne"), Mélanie Bestel, Judith Davis, Claire Dumas, Nadir Legrand et Maxence Tual proposent un nouvel opus intitulé "Encore plus, partout, tout le temps".
Annoncé comme le télescopage de deux thématiques, celle du catastrophisme, avec le désastre écologique et la fin de la civilisation occidentale, et du féminisme, prônant l'abolition du patriarcat qui conduit à l'oppression et la domination des femmes, le spectacle se présente comme une comédie à sketches, instillée de biodrames, tel celui des répercussions de la maternité sur la carrière de comédienne.
Ainsi, outre le féminisme pour une portion congrue vue sous l'angle domestique, sont brassées des terminologies mainstream véhiculées en boucle par les médias, dont les prophéties du GIEC, le concept d'éco-anxiété, la décroissance, l'antropocène, l'effondrement de la biodiversité et la collapsologie, le végétalisme, et autres.
Restant comme il le précise pour "un théâtre à hauteur d’homme", le collectif combine les partitions écrites par chacun qui usent de tous les archétypes, du beauf au bobo, comme une farce tragi-comique à entrées plurielles dont les scènes les plus réussies sont celles sur le thème classique du dîner d'amis qui vire à la confrontation.
Dans une scénographie de Kristelle Paré mixant la pratique de la récupération, sujet au demeurant d'un long prologue, et l'esthétique du laid, les comédiens armés de "leur clown" s'amusent sur scène et entraînent le public appréciant le divertissement. |