Qui était Rebecca Clarke la compositrice que l’altiste Vinciane Béranger, la pianiste Dana Ciocarlie, la violoniste Hélène Collerette et le violoncelliste David Louwerse mettent à l’honneur ?

Né en en 1886 en banlieue de Londres, elle suit des études de violon à la Royal Academy of Music puis au Royal College of Music avec des professeurs comme Lionel Tertis ou Sir Charles Villiers Stanford. Altiste virtuose, elle se produira dans de nombreux ensembles (dont certains composés uniquement de musiciennes) et en tant que soliste mais elle fut compositrice également. Et pas des moindres, elle était en effet considérée comme l’un des compositeurs anglais les plus importants de l’entre-deux guerres. Mais c’était une femme...

Son corpus est assez réduit : une centaine d’œuvres composées entre 1910 et la fin des années 30, surtout publiées après sa mort, et principalement centrées autour de l’alto. Sa musique n’a rien d’anecdotique mêlant à une inspiration toute britannique, quelque chose de néoclassique et une sensibilité impressionniste. Il y a un côté rêveur, fantaisiste, une maîtrise des structures, des couleurs.

On retrouve naturellement dans ce disque son chef d’œuvre qu’est sa sonate pour alto à l'"impressionnisme anglais", sonate complexe explorant de nombreuses facettes des sonorités et des possibilités techniques de l'instrument.

Également, des morceaux plus ou moins connus (le Debussyste Morpheus for viola and piano, Passacaglia (on an Old English Tune) for viola and piano, Dumka for violin, viola and piano s'inspirant de la tradition slave, l’exotique Chinese Puzzle for viola and piano, Two Pieces for Viola and Cello : Lullaby et Grotesque, et une première : Irish Melody (Emer’s Farewell to Cucullain “Londonderry Air”) for viola and cello.

Petite mais triste anecdote. En 1918, elle compose Morpheus mais décide d’utiliser le pseudonyme masculin d'Anthony Trent lors de la création à New York. Les critiques feront ce soir-là tous l'éloge de Trent, mais ignoreront les œuvres de Clarke, présentées sous son propre nom lors du même concert.

Il y a de la conviction, de belles couleurs dans l’interprétation des quatre musiciens qui lui rendent un juste hommage.