Spectacle musical conçu et interprété par Béatrice Agenin et Emilie Bouchereau accompagnées par les musiciens Anthony Debray et Simon Fache.
Si l'on aime la chanson, si l'on aime la poésie, si l'on aime les belles ambiances, si l'on aime les mères qui chantent avec leurs filles, si l'on aime le spectacle total où triomphe l'amour des beaux textes et le goût du beau... Eh bien, "Notre petit cabaret" répond à toutes ses exigences. Pas la peine de recopier sa fiche Wikipédia : depuis les années 1970, Béatrice Agenin occupe pleinement les écrans petits et grands et les planches. Elle n'avait pas encore, semble-t-il, chanter. C'est désormais chose faite dans "Notre petit cabaret", avec pour partenaire Emilie Bouchereau, sa fille, elle-même chanteuse et musicienne. Les deux femmes se partagent la scène, alternativement ou en duo. On les félicitera pour le choix des chansons et des textes et l'on se dit que leur répertoire est quasi infini et qu'elles pourraient chanter pendant des heures... De "Fever" à "Un jour, mon prince viendra", de Barbara à Bourvil, de Marylin à Sabine Paturel...
Toutes leurs versions sont incontestables. Quand elles se mettent à deux pour ressusciter "La Tendresse", chantée jadis par Bourvil ou Marie Laforêt, on est submergé par l'émotion... Comme on hoquète de rire quand Béatrice Agenin s'empare du "Tango Stupéfiant" de Marie Dubas, monument de la chanson réalisto-idiote, où la chanteuse proclame "j'ai fumé de l'eucalyptus"... Et que dire de "Y'en a qui font la chose". Cela ne l'empêche pas de dire, bien mieux qu'un Luchini, du Proust, du Colette et surtout du Rimbaud et du Verlaine. Quant à "Phèdre", elle réussit, elle l'actrice classique, d'en donner une version rap d'anthologie... Les deux femmes sont accompagnés par deux musiciens, Simon Fache (au piano) et Anthony Debray (aux percussions) à qui on ne la fait pas et qui peuvent tout jouer sérieux comme des papes ou totalement dans le délire. Dans ce petit cabaret, modeste mais génial, il faut un bel écrin : Catherine Bluwal, à la scénographie, et Laurent Béal, aux lumières, y ont astucieusement travaillé. Une heure quinze trop courte de plaisirs musicaux, de communion entre deux artistes convaincus et convaincantes et un public qui en redemande... Qu'espérer de plus |