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François Ozon     (juillet 2022) 

Réalisé par François Ozon. France. Drame. 1h25 (Sortie 6 juillet 2022). Avec Denis Ménochet, Isabelle Adjani, Khalil Gharbia, Hanna Schygulla, Stéfan Crépon et Aminthe Audiard.

Après "Gouttes d’eau sur pierres brûlantes" en 2002, François Ozon présente avec "Peter von Kant" une deuxième incursion dans l'univers du dramaturge et cinéaste Reiner Werner Fasbinder, dont l'année 2022 marque le quarantième anniversaire de sa mort, car annoncé comme une adaptation libre d'un de ses opus-phare "Les Larmes amères de Petra von Kant".

Un film qui suscite nombre de commentaires et critiques de la part des journalistes culturels plus spécifiquement attachés au théâtre et/ou cinéma, des cinéphiles et des exégètes ultimes de l'oeuvre de Fassbinder qui éclaireront, notamment par leur analyse comparée, leurs lecteurs.

Les précisions apportées par François Ozon quant à sa démarche et ses choix narratifs constituent des clés de lecture peuvent utilement éclairer les spectateurs.

Ainsi indique-t-il que ceux mis en oeuvre lui permettait de "parler de Fassbinder et par effet de miroir, aussi de moi" en quittant "le petit théâtre des marionnettes de Fassbinder, pour incarner des personnages de chair et de sang" dont le protagoniste principal désigné comme "une drama-queen qui en fait toujours trop submergé par ses émotions, toujours dans l’excès, en surreprésentation".

Et ce afin de "trahir Fassbinder pour mieux le retrouver et me retrouver moi-même dans une histoire universelle de passion amoureuse, plus que jamais d’actualité, interrogeant les rapports de domination, d’emprise et de soumission dans la création, le rapport muse/pygmalion…".

Il propose donc un film ressortant au genre du mélodrame et au registre du huis-clos se déroule dans l'appartement du personnage-titre, réalisateur allemand homosexuel de renom dans les années 1970 sous perfusion d'un cocktail nicotine/alcool/drogues à la personnalité mégalomaniaque, narcissique et dominatrice, enfin dominateur uniquement sur son employé à demeure et encore parce que celui-ci le veut bien, dans lequel se déroule un huis-clos délétère en forme de course vers l'abîme.

Dans un antre baroco-kitsch investi de reproductions de toiles du 17ème siècle représentant le martyre de Saint-Sébastien, dont celle de Rubens, auxquelles manque celle homo-érotique du Caravage, et des chérubins du "Midas et Bacchus" de Poussin, se déploie, sur thématique de de l'illusion tragique de l'amour, une intrigue de de roman-photo aussi pathétique que grotesque, virant souvent, en raison de la teneur des dialogues, au comique qui suscite davantage le rire que l'empathie, et moins encore la compassion.

Celui du grand cinéaste à l'allure d'ogre insatiable et caractériel campé par Denis Ménochet dont l'allure bourrue évoque celle de Fassinber, qui s'avère en réalité une pathétique midinette en déficit affectif et en vaine quête de l'amour pur dont le chant du cygne a pour témoin le mutique assistant-nègre, secrétaire et valet à tout faire (Stefan Crépon) au physique aussi étrange, au corps frêle et aux yeux immenses évoquant le Mister Jack de Tim Burton que son comportement de dévotion hallucinée.

Les histoires d'amour finissent mal en général comme le chantait les Rita Mitsouko et d'autant plus comme, en l'espèce, l'amour n'est pas partagé. Car le quadragénaire s'amourache d'un jeune éphèbe gigolo, opportuniste et manipulateur (Khalil Gharbia longuement filmé par une caméra hypnotisée) qui cache bien son jeu ou plutôt qui manifeste dans la vie un réel talent d'acteur pour embobiner avec un regard faussement ingénu et timide le professionnel du cinéma manquant pour le moins de discernement.

Objet du désir que lui apporte sur un plateau, avec une délibére intention malveillante, sa "meilleure amie", une ex-star momifiée dans sa pseudo-gloire passée, parfaitement et mimétiquement incarnée par Isabelle Adjani, (re)nouvellement rafraîchie par la grâce de la re-figuration soulignée par la perfide réplique "Tu rajeunis de jour en jour" susurée par le personnage de fantasque mutter teutonne incarné par Hanna Schygulla.

Et pis encore, la midinette est demeurée une enfant que seul apaisera pour une ultime nuit la berceuse chantée par sa mère, dans l'unique superbe et émouvante scène du film sublimement portée par Hanna Schygulla dans une attitude de Pieta qui renvoie à l'esthétique baroque.

Denis Ménochet réussit une belle composition parodique notamment en arborant le slip imprimé animal et la folklorique tenue bavaroise dans de brèves scènes où ne manquent que le cri tarzanien et le yodel tyrolien et un père étonnant quand il est confronté à sa fille adolescente (Aminthe Audiard) seule figure encore lumineuse même si, elle aussi, déjà en proie au désarroi amoureux.

 

MM         
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