Dernier jour de ce long week-end de retrouvailles à Beauregard. C'est dommage que, alors que le festival avait tenu toutes ses promesses jusque là, on se sépare sur un programme finalement synonyme d'un festival devenu un peu trop gros et obligé de ratisser large au risque de perdre son ADN.
On ne parle pas des excellents You Said Strange, groupe pop shoegaze de Giverny. Leurs compos rappelleront aux plus anciens le groupe Ride dont nombreux sont encore aujourd'hui nostalgiques. Même sous le cagnard normand, on apprécie les larsens des guitares et ces longs effets électriques.
Ensuite, Lewis Ofman, un peu seul sur scène dans son costume blanc, lance des boucles et prend le micro. On pense à Roudou pour le côté ensoleillé, ou à une version débraillée du duo versaillais Air.
Les Nantais de Ko Ko Mo ont remplacé tardivement Other Lives. Le duo sous influence Led Zep et Cream assurent sur scène. Leur reprise gaguesque d'Indeep "Last night a DJ Saved My Life" enthousiasme le public, au point qu'ils la jouent deux fois. Le public tape dans ses mains.
La conférence de presse nous apprend que le festival a réuni 147.500 spectateurs en cinq soirées sur un site qui peut en contenir 30.000. Parfois le confort du festivalier, surtout sur les concerts les plus populaires, s'en ressent. Le prochain Beauregard reviendra à une formule 4 jours, du 6 au 9 juillet 2023.
PNL commence avec 25 minutes de retard, un set qui durera donc un peu plus d'une demi-heure pour des gamins accrochés aux barrières, sous le soleil, depuis le début d'après-midi. Bravo pour le respect du public. De toute façon, les 25 premières minutes de silence ont certainement été le meilleur moment de ce concert où je ne me suis pas déplacé.
Feu! Chatterton a rempli la scène. Ce groupe est donc devenu une valeur sûre de festival. Mais je ne trouve pas grand-chose de plus à ajouter sinon que le public tape dans ses mains.
Sans faire aussi bien qu'Orelsan, -M- a rameuté énormément de public. Qu'il est dommage qu'il soit incapable de faire une chanson sans s'interrompre pour faire chanter le public ou le faire taper dans les mains. Ce n'est plus un concert, c'est une kermesse. Qu'est-ce que Gail Ann Dorsey est donc venue faire dans cette galère ? On saluera néanmoins -M- pour ses mots à l'attention des bénévoles qui permettent au festival de se tenir.
Enfin, Sum 41, le groupe de surf punk américain qui avait participé à la BO d'American Pie annonce la presque fin du festival. En fond de scène, un diable en baudruche pour un groupe de rock en carton. Beaucoup d'énergie dépensée au service de chansons qui ne tiennent pas la route. Le public tape encore dans ses mains.
Enfin, on quitte le site au son de Martin Solveig. Le DJ pousse-bouton parvient à mixer en sautant sur place 15 mètres devant sa table. Là, c'est lui qui tape dans ses mains. Néanmoins on saluera le mot qu'il adresse aux bénévoles du festival.
Ce dernier jour aux airs de grosse kermesse ressemblait finalement peu au Beauregard, exigeant et riche en découverte, des précédentes éditions.
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