Après quelques soucis avec la SNCF pour rejoindre Caen, j'arrive sur le site à temps pour assister au concert de Franck Carter & The Rattlesnakes.
Leur réputation de groupe de scène n'est en rien usurpée. Franck Carter a transformé l'espace devant la scène, le moshpit, en immense terrain de jeu pogotant.
Quand il ne donnait pas ses instructions du haut de la scène, c'est qu'il était descendu, torse nu et le corps couvert de tatouages, avec le micro au milieu de la foule pour lui-même amorcer un immense circle pit.
Et lorsque ce n'était pas Franck Carter qui était descendu, c'est que le guitariste Dean Richardson se faisait porter par la foule pour réaliser un solo sur le dos.
Musicalement, on perdait en subtilité ce qu'on gagnait en énergie et en spectacle.
A titre personnel, ce fut la sensation de la journée.
A Beauregard, les concerts s'enchaînent sans temps mort entre deux scènes qui se font face aux extrémités du site, avec une capacité de 30.000 personnes devant chaque scène.
C'est au tour de Rival Sons d'entrer en scène.
Les Californiens proposent un rock plus marqué par les grandes heures du hard 70's, et en particulier par Led Zeppelin.
La force du groupe réside dans la voix de Jay Buchanan, capable d'envolées puissantes, et qui a cette fois tenu tout le long alors que 15 jours auparavant, au festival Rétro C Trop dans la Somme, il avait plusieurs fois décroché en fin de vocalise.
On admirera aussi la collection de guitares de son complice Scotte Holiday, et la superbe barbe à la ZZ Top du clavier Todd Ögren qui lui revient dans le nez à chaque mouvement de headbanging.
Pour Vianney, entouré désormais de 8 musiciens, et pour Ninho, entouré essentiellement d'un autotune, je passe mon tour.
Idéalement placé pour Liam Gallagher, déjà je ne sens pas le concert en raison du public qui m'entoure. Certains artistes ont le public qu'ils méritent. Liam Gallagher rentre sur scène alors que des écrans géants diffusent un montage hagiographique en fond de scène... puis il ressort. La clameur d'enthousiasme de la foule en délire lors de son entrée n'étant pas assez puissante à son goût. "Hello", "Rock'n'roll Star", "Morning Glory"... mais il s'interrrompt pendant les chansons, jette un regard noir à gauche, engueule un technicien à droite, fait éteindre des spots...
Le concert est décousu. Un technicien vient rectifier un branchement sur son micro. Durant les chansons, il se tourne à gauche, à droite, montre les retours... Et alors que "Stand By Me" débute, en sixième morceau, après environ une demi-heure en scène, il tourne les talons et plante là, sans un mot, le public, ses musiciens, son équipe technique et l'organisation du festival. Il s'excusera sur Twitter le lendemain qu'il avait dû s'arrêter à cause d'une laryngite, ce n'est pas vraiment l'impression que donnait cette triste demi-heure de concert vu de devant la scène.
Jungle rentre sur scène un peu plus tôt que ne le prévoyait le programme. Comme d'habitude, leur set est parfait, dansant. Jungle est un groupe qui ne m'a jamais déçu, parfait pour danser et faire la fête. C'est sur un morceau disco, hommage aux Bee Gees qu'on quitte le site pour cette journée, finalement assez courte mais intense.
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