Comédie dramatique d'après le roman éponyme de Simon Boulerice, adaptation et mise en scène d'Alban Coulaud, avec Elise Hôte, Santana Aguemon et Sylvain Rigal.
Martine Racra a 15 ans et s'ennuie ferme dans sa petite ville. A la suite d'un test ophtalmique parce qu'elle voit flou, elle s'entiche de son voisin Gilbert Marcel, docteur à la clinique, jusqu'à rentrer dans sa vie.
Alban Coulaud, fan de l'écriture du québécois Simon Boulerice qu'il a découvert il y a une dizaine d'année en mettant en espace un de ses textes, a choisi d'adapter avec la Compagnie Onavio l'un de ses romans : "Martine à la plage".
Il en livre une version captivante démarrant comme un conte pop acidulé emmené par le charme du duo Claap (Santana Aguemon et Sylvain Rigal) qui joue et chante en direct donnant à ce spectacle une vraie légereté (démentie par la suite de l'histoire), tandis des écrans disposés sur toute la scène renvoient une ambiance à la fois kitsch et fantasmagorique (beau travail d'Alexandre Mange).
Séquencées en épisodes, les aventures de Martine, qui va d'échecs en déceptions, embarquent lentement le spectateur vers un final haletant et fascinant. Le texte dépeint avec humour et cruauté la psyché de l'adolescente et les sensations extrêmes qu'elle éprouve.
C'est à la fois pathétique et touchant et l'on s'attache à la pauvre Martine, incarnée formidablement par Elise Hôte, qui n'en finit pas de se prendre les pieds dans le tapis. Une belle performance de comédienne pour un objet hybride, thriller au bord de la piscine, mélange de pop et d'humour noir. |